Le tribunal correctionnel près la cour d'Alger a annoncé, hier, qu'il rendra sa décision le 30 mai dans le procès pour diffamation du journaliste algérien Arezki Aït-Larbi, correspondant des journaux français Le Figaro et Ouest-France. Le journaliste est accusé de diffamation par un ex-directeur central du ministère de la Justice, en l'occurrence M.Abdelkader Sallat. En effet, M.Aït Larbi avait recueilli des témoignages de prisonniers du pénitencier de Tazoult (ex-Lambèse) dans la wilaya de Batna. Après la publication de ces témoignages, en avril de l'année 1994, dans l'hebdomadaire L'Evénement, Arezki Aït Larbi se retrouve cité en objet de plainte déposée à son encontre par le responsable sus-cité. Ce dernier, qui, à l'époque des faits -remontant aux années 1985-87-, occupait le poste de directeur de l'application des peines, est accusé, quant à lui, par des prisonniers, de pratiquer des sévices et des actes de torture. Hier, la partie civile a brillé par son absence. Du côté de la défense, une pléiade d'avocats de renom ont défilé à la barre, afin de plaider la cause de leur mandant. Des témoins oculaires tels que Arezki About, Ali Faouzi Rébaïne et Me Ali Yahia Abdenour pour ne citer que ceux-là, étaient également convoqués par le tribunal d'Alger pour apporter leurs éclaircissements. Le procès d'hier était houleux. L'assistance était composée essentiellement de nombreux militants de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), ceux du Mouvement démocratique et social (MDS), et de beaucoup de journalistes qui étaient venus suivre le procès. Le collectif d'avocats composé de maîtres Mokrane Aït Larbi, Issaâd, Bourayou et Brahimi, entre autres, ont tous plaidé la relaxe de leur mandant. Certains se sont élevés au cours de leur plaidoirie contre le mandat d'arrêt délivré à l'encontre d'Arezki Aït Larbi et en vertu duquel ce dernier a été interpellé à l'aéroport d'Alger vers la fin avril dernier. D'autres, par contre, ont préféré axer leur plaidoirie sur le fond du dossier en insistant que dans celui-ci, il n'existe aucun passage attribué à l'écrit d'Arezki Aït Larbi.