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«Il y a trois niveaux de corruption»
AHMED BENBITOUR, ANCIEN CHEF DE GOUVERNEMENT
Publié dans L'Expression le 06 - 11 - 2007

Les lobbies sont forts quand l'Etat est faible et que les institutions ne jouent pas leur rôle.
La question des lobbies fait débat en Algérie, depuis que ces derniers ont été pris à partie par le secrétaire général du RND.
On ne pouvait rater la présence de l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour à L'Expression, sans lui demander son avis sur le sujet. Les lobbies mettent-ils le feu à la maison Algérie? L'Etat est-il en mesure de les combattre et d'enrayer leur néfaste influence, ou bien a-t-il les mains liées? M.Abdelaziz Belkhadem, lui-même, se demandait l'autre jour pourquoi la suppression des taxes douanières et de la TVA sur l'importation de la pomme de terre n'étaient pas répercutées sur le prix de la vente au détail de ce tubercule, et pourquoi le consommateur n'en profitait pas. Il laissait supposer, lui aussi, qu'il existait une mafia qui contrôle les réseaux de commercialisation de la pomme de terre. M.Ahmed Benbitour estime que l'Algérie est dans une période de transition. D'où l'instabilité constatée. Parce que, généralement, c'est une période favorable aux lobbies.
L'édification d'institutions fiables et performantes n'est pas achevée, ce qui fait que les individus prennent la place des institutions de la République.
Dans les pays où les institutions existent, on peut obtenir ce qu'on appelle le parrainage sponsorisé de l'Etat: l'Etat qui a des ressources (et c'est le cas actuellement en Algérie) est en mesure de créer des emplois, de soutenir les associations de la société civile, d'accorder des prêts au niveau du système bancaire pour soutenir l'investissement et l'activité économique. La Russie de Poutine l'a déjà fait. L'hôte de L'Expression s'étonne que les banques croulent sous les surliquidités, alors que les opérateurs économiques comme les simples travailleurs n'obtiennent pas les crédits nécessaires, soit pour faire des investissements, soit pour acquérir des biens ménagers. «En 1996, avoue-t-il, j'avais démissionné du gouvernement parce qu'entre autres, j'avais proposé une réforme bancaire qui a été rejetée.» Cela dit, et pour en revenir aux lobbies, M.Benbitour estime qu'il y a trois niveaux de corruption. Il y a d'abord la petite corruption, que l'on peut appeler le bakchich, qui consiste pour un fonctionnaire à monnayer de petits services (pour obtenir un extrait de naissance, un certificat de résidence, ou tout autre document administratif). Cela aide le fonctionnaire, en quelque sorte, à arrondir ses fins de mois. Il y a ensuite la corruption de niveau intermédiaire, qui se pratique autour de la signature de contrats ou de passation de marchés publics.
Ces deux premières formes de corruption peuvent évoluer à terme, si l'on n'y prend garde, vers une forme plus dangereuse de corruption. C'est la forme de corruption de troisième niveau, celle qui permet à un groupe d'individus, à des clans, à des groupes d'intérêt, de contrôler les leviers de l'Etat. Elle est le fait de puissances financières qui ont leur entrée dans les allées du pouvoir et qui dictent sa conduite à l'Etat. Le gouvernement est sous leur coupe. C'est un processus cumulatif. L'Etat lui-même devient un simple instrument entre les mains de ces puissances occultes. «Sommes-nous arrivés en phase trois en Algérie? Les listes de la ch'kara (comme on les a qualifiées) aux élections, sont-elles un symptôme de cela?», se demande l'hôte de L'Expression.
Une seule parade à cet état de fait, celui qui consiste à construire des institutions fiables et transparentes. Certes, on peut constater que les institutions existent en Algérie, mais elles ne fonctionnent pas comme elles devraient le faire. L'opacité est érigée en règle, et l'Etat de droit est foulé aux pieds. Aux Etats-Unis, par exemple, c'est le maire (élu) qui est le chef de la police. Le juge est élu au suffrage universel. Par conséquent, même si l'Etat est décentralisé et même si le gouvernement fédéral fonctionne avec les lobbies, il n'en demeure pas moins qu'il y a des garde-fous, que les institutions démocratiques jouent leur rôle et fonctionnent selon des normes universelles. A tous les niveaux, le contrôle populaire peut s'exercer.


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