Selon les parlementaires, le département de Khaldi se contente de former des diplômés sans répondre aux exigences du monde du travail. Les députés ont sévèrement critiqué le secteur de la formation professionnelle. Lors du débat, lundi soir, du projet de loi d'orientation relatif à la formation et l'enseignement professionnels, ces derniers n'ont pas été tendres. Les représentants du peuple ont dénoncé l'absence d'une étude réelle relative au marché du travail, notamment de la main-d'oeuvre qualifiée dans les domaines du bâtiment et de la plomberie. Les élus de différentes formations politiques ont également relevé l'absence de statistiques concernant les personnes formées et leur situation actuelle sur le terrain. Le député du RND, M.Sadek Boutouiga s'est dit désolé de constater que l'Etat a injecté des fonds pour des formations au moment où l'Algérie a besoin, a-t-il dit, de main-d'oeuvre qualifiée. Lui emboîtant le pas, le député Imad Djaâfri a cité comme exemple la wilaya de Ouargla, qui brille par l'absence d'un personnel qualifié pour le secteur pétrolier. Il a mis l'accent sur l'importance «de la création d'un centre spécialisé». Ce député a émis le souhait de voir le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels établir des contrats avec les entreprises étrangères pour former au minimum 10% de la main-d'oeuvre algérienne. D'autres députés ont soulevé l'importance des associations dans le milieu professionnel, lesquelles, selon eux, peuvent jouer un grand rôle dans l'encouragement des jeunes dans le choix des formations. Le député Amine Allouache du MSP a estimé que le secteur de la formation professionnelle s'est donné le même objectif que les universités, en formant uniquement des diplômés sans pour autant répondre aux exigences du monde du travail. Le coté pratique n'est pas trop privilégié dans le cursus de formation. Dans son rapport, la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle a appelé à l'amendement de certains articles du projet. S'exprimant devant les députés, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, M.El Hadi Khaldi, a défendu son projet. Ce projet, souligne-t-il, évoque la création des établissements qui «n'existaient pas auparavant». Il s'agit de l'Observatoire national de la formation et l'enseignement professionnels, qui est un instrument de régulation. Cet observatoire s'occupera de l'organisation et du suivi de la formation et du Conseil de partenariat ayant pour unique rôle la consultation et l'évaluation de la formation. Selon le ministre, ce projet de loi sera suivi par des textes législatifs devant être finalisés dans une année. Dans son plaidoyer, le ministre a déclaré que les écoles privées sont nécessaires. «Le citoyen est libre de choisir sa formation, soit dans une école étatique ou privée et nul ne peut l'empêcher ou le bloquer dans son choix», a-t-il affirmé. Dans ce contexte, il a tenu à préciser, à ceux qui ont plaidé pour le report du projet, qu'il n'est pas question de l'ajourner. Néanmoins, s'il y a des insuffisances, il sera revu et amendé une deuxième fois. Evoquant le manque d'encadrement des enseignants, M.Khaldi a déclaré que son département est en voie d'élaborer 23 statuts particuliers, dont celui de l'enseignant.