La réalité est que les Amazighs sont, à ce jour, privés de leurs droits fondamentaux, comme le droit à leur langue et à leur culture. Le fait colonial signifie occupation d'un territoire, accaparement des richesses et obligation faite aux autochtones d'abandonner leur langue, leurs traditions pour leur substituer la langue et la culture du colonisateur. Autrement dit, c'est la mort programmée du peuple ou d'une race dominée. Tel est la situation à Tamazgha. Dans le jargon de la diaspora berbère, qui signifie le terroir du peuple amazigh, qui n'est autre que l'Afrique du Nord. La réalité est que les Amazighs sont, à ce jour, privés de leurs droits fondamentaux, comme le droit à leur langue et à leur culture. Le feuilleton des siècles linéaires perdure. Le ministre de l'Intérieur marocain a introduit le 6 août 2007, une requête devant le tribunal administratif de Rabat, en vue d'annuler et dissoudre le Parti démocratique amazigh marocain (Pdam). Pour des raisons inconnues, les responsables du Pdam n'ont été informés de ce recours en annulation que le 20 novembre 2007, par courrier, les convoquant à l'audience du 13 décembre 2007. Les dirigeants du Pdam sont assignés en justice pour non-respect de l'article 4 de la loi 36-04 qui stipule qu'est nulle et de nul effet, toute constitution de parti politique fondée sur une base religieuse, linguistique, ethnique ou régionale, ou d'une manière générale, sur toute base discriminatoire ou contraire aux droits de l'homme. Le Parti démocratique amazigh marocain a été constitué le 31 juillet 2005, conformément à la législation marocaine concernant les partis politiques et les associations, en particulier le Dahir du 15 novembre 1958. A l'issue de son congrès des 3-4 février 2007, le Pdam s'est conformé à la nouvelle loi 36-04 relative aux partis politiques, promulguée le 14 février 2006 et publiée dans le Bulletin officiel n°5400 du 2 mars 2006. D'après les responsables du Parti démocratique amazigh marocain, les motifs invoqués sont la dénomination du parti qui inclut le terme amazigh, le fait qu'un de ses objectifs soit de faire reconnaître azref, le droit coutumier amazigh. Pendant que les autres partis politiques bénéficient des infrastructures et des subventions publiques, le Pdam subit les intimidations et les entraves. Toujours d'après le Pdam, «leur intention est de contribuer au processus de la transition démocratique et de rompre avec la période de la personnalisation du pouvoir et de la violation des droits de l'homme, en se référant de manière à concilier l'identité amazighe et l'ouverture sur l'universalité des droits et des libertés, en vue de construire un Maroc multiple et uni. Mais la grande majorité des partis politiques marocains prônent clairement l'idéologie panarabiste et islamiste qui vise à effacer tout ce qui n'est pas le leur et à rattacher ce pays au Moyen-Orient arabe. Les panarabistes se servent du prosélytisme islamique pour faire disparaître la diversité afin de régner sans partage». «Pourquoi les hommes politiques marocains et leurs partis qui se définissent comme des Arabes, qui déclarent appartenir à la Oumma arabia ne sont pas déclarés hors-la-loi? Il est alors légitime de demander pourquoi ces partis qui instrumentalisent une langue et une religion, ne se sont pas inquiétés par le ministère de l'Intérieur? Pourquoi les Marocains qui se définissent comme des Arabes auraient-ils le droit de créer des partis politiques et pas les Amazighs? A moins de voir l'émergence de ce dernier comme une menace à l'ordre politique établi et aux privilèges matériels qu'il distribue à ceux qui en font partie.» se demandent les responsables du parti d'opposition. Il s'agit là de faits réels et concrets qui prouvent que le Pdam n'enfreint nullement les principes universels de la démocratie et des droits humains mais, au contraire, sa présence et son action favorisent l'exercice de la citoyenneté, les libertés, l'égalité et l'épanouissement de tous les Marocains et particulièrement les exclus du système politique actuel. En vertu de ce droit et la noblesse de ce principe, le pouvoir doit se réconcilier avec lui même et son appartenance.