L'Oranie séduit les Italiens qui veulent investir dans le plastique. Avec une rare franchise, l'ambassadeur italien a résumé l'échec du projet algéro-italien pour la construction d'une usine de véhicules à Tiaret. En fin diplomate, M.Giampaolo Cantini, a implicitement soutenu que ce projet n'a pas abouti par le fait de la politique italienne essentiellement tournée vers l'Europe de l'Est. L'ambassadeur a ajouté qu' «aujourd'hui, il y a un fort intérêt pour la rive sud de la Méditerranée». C'est l'une des rares fois où un diplomate étranger tient un langage aussi franc. Habituellement, pour expliquer un quelconque échec, c'est l'administration, la bureaucratie ou le foncier qui en sont responsables, aux yeux des investisseurs étrangers. L'ambassadeur italien vient de démontrer que ce n'est pas toujours le cas. Cela étant, l'Italie est plus que décidée à mettre les bouchées doubles pour investir dans la région de l'Ouest du pays. Et ce n'est pas dans n'importe quel investissement. Il s'agit de machines et outils de transformations du plastique et du caoutchouc. Des spécialités dominées, jusque là par l'Allemagne, mais sans pour autant ignorer la part que rafle l'Italie dans le marché algérien, laquelle est importante. Ainsi M.Giampaolo Cantini, ambassadeur d'Italie a, en marge de la rencontre, déclaré: «L'Italie est très intéressée pour renforcer sa présence économique dans l'Ouest du pays.» Oran offre toutes les nécessités et commodités permettant l'éclosion du marché du plastique et du caoutchouc. En effet, selon M.Cantini, l'Ouest de l'Algérie offre des opportunités et des potentialités importantes à l'investissement dans tous les secteurs. Seulement, a-t-il ajouté, «le ton doit être orienté aux mécanismes de réflexion devant être mis en exergue». «Il faut réfléchir aux modalités à renforcer ses relations...» a enchaîné l'ambassadeur italien. La formation et l'encadrement du personnel revêtent un intérêt particulier et constituent un passage obligé en matière de coopération économique. Ceci, pour revenir au séminaire sur la plasturgie. Le consensus existe. C'est pourquoi, la coopération algéro-italienne doit passer par un cycle de formation au profit des cadres des entreprises algériennes. La coopération est, indéniablement, dépendante de cet aspect. L'Italie espère se lancer dans le transfert de technologies à l'Ouest du pays. Les Italiens comptent le faire par l'intermédiaire de l'Institut pour le commerce extérieur -ICE. Une initiative qui est à sa troisième session, après celles d'Alger et de Hassi Messaoud. Des cycles auxquels prend part Assocomplast (Association italienne de constructeurs de moules et machines pour l'industrie du plastique et caoutchouc.) Les échanges commerciaux algéro-italiens ont atteint, en 2007, un volume total de 11 milliards d'euros dont 9 milliards d'importations italiennes exclusivement en hydrocarbures. Les exportations italiennes vers l'Algérie ont été estimées à 2 milliards d'euros. En ce sens, le représentant diplomatique italien estime que le volume des exportations de l'Italie vers l'Algérie a, notamment augmenté en matière de produits agroalimentaires, machines et outils de transformation du plastique. Aussi, l'immigration clandestine a été au menu du point de presse qu'a animé M.Cantini. Ainsi, il juge que l'immigration clandestine est un phénomène limité mais qui nécessite la coopération des deux pays (l'Algérie et l'Italie) et ce en vue de l'affronter. «Il faut affronter ensemble le phénomène» a-t-il préconisé avant d'ajouter que «des organisations criminelles sont derrière ce fléau».