«Le ministère fera tout le nécessaire pour faciliter la mission à ce nouveau-né.» Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu) est le nom du nouveau-né du paysage syndical national qui activera sous la bannière de l'Ugta. Il a été lancé conjointement par Abdelmadjid Sidi-Saïd et Rachid Harraoubia, respectivement SG de la Centrale syndicale et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, lors de l'assemblée constitutive. Le ministre n'y est pas allé par quatre chemins pour dire que «le ministère fera tout pour faciliter la mission de ce nouveau-né». Et d'estimer «au contraire de l'Ugta, les syndicalistes des autres organisations se préoccupent de leurs intérêts personnels», a-t-il soutenu. Harraoubia indiquera en outre que les statuts particuliers concernant les enseignants, les enseignants chercheurs et les maîtres assistants en sciences médicales sont finalisés et déposés au niveau de la FP. Il précisera à ce sujet que le statut particulier prendra en charge une partie des revendications des enseignants du supérieur et le reste sera réglé dans le cadre des négociations devant porter sur le régime indemnitaire. Harraoubia indiquera également que son département a soumis des propositions au gouvernement pour assurer une retraite digne aux enseignants universitaires. Le commis de l'Etat a laissé entendre que le gouvernement se prononcerait fort probablement, en faveur de ces propositions. Interrogé sur l'exclusion du Cnes dans l'élaboration de ces textes, Harraoubia avancera que la porte de son département est ouverte à «tous les syndicats sans exclusive». Il faut dire dans ce contexte, qu'en créant le Sneu, le département de l'enseignement supérieur vise à se débarrasser du Cnes. Un interlocuteur social des plus coriaces, qui a fait preuve d'indocilité en paralysant les universités à maintes reprises. Le Cnes, faut-il le rappeler a été pendant 10 ans l'organisation syndicale la plus lourde au sein des universités. Sidi Saïd reconnaîtra d'ailleurs dans son intervention, que l'Ugta est restée de longues années en rupture avec le milieu universitaire. Exprimant ses bons sentiments à l'égard des syndicats autonomes, Sidi Saïd déclarera: «Nous n'avons aucune animosité envers les syndicats autonomes.» Et de renchérir «l'Ugta tente actuellement de trouver des synergies de collaboration avec les autres syndicats». Faisant allusion au rejet de la nouvelle grille des salaires par la quasi-totalité des syndicats autonomes, Sidi Saïd indiquera que ces textes «peuvent faire l'objet de rectifications». Il avancera aussi qu'«on ne peut pas tout avoir d'un seul coup. Il faut aller graduellement». Soulignons enfin que Sidi-Saïd a refusé de fournir le moindre élément d'information sur le nombre de fédérations n'ayant pas renouvelé leur composante en prévision du 11e congrès de cette organisation, prévu les 29, 30 et 31 mars en cours. Un fait lié directement à des conflits au niveau de la base de ce syndicat officiel. Sidi Saïd fera part toutefois, de la révision, au cours de ce congrès, des statuts régissant l'Ugta.