Rien ne va plus au FLN de Béjaïa. La présence, jeudi, de Abdelkrim Abada, membre de la commission exécutive nationale, chargé de l'organique, et Mohamed Seghir Kara, membre du conseil national et vice-président de l'APN, est un signe qui ne trompe pas. Ils se sont rendus à Béjaïa pour calmer les esprits et remettre de l'ordre dans la maison FLN. Un FLN qui va toujours mal, comme en témoigne l'assemblée générale houleuse qui obligera le chargé de l'organique à intervenir pour ramener le calme. Venus pour réorganiser et redynamiser le parti, les deux grosses pointures du FLN sont presque repartis sur leur faim. Ils n'ont, en effet, pas pu réunir un consensus entre les deux parties qui se livrent une longue bataille autour de la prise du pouvoir local. D'un côté, Mme Fourar, ex-député et présidente de la coordination nommée par Belkhadem, soutenue par M.Hassani, un ex-député des années 80, a tout le mal du monde pour lancer une restructuration nécessaire après la tenue du dernier congrès. De l'autre, M.Bourouih Mohand Akli, élu à l'APC de Souk El Tenine et Saâdi Djeroud mènent, à la tête d'un autre groupe contestataire, la bataille de l'opposition interne et réclament la réactivation de l'ex-mouhafadha, élue démocratiquement. Un scénario qui refait surface à chaque visite d'un responsable du parti à Béjaïa et s'apparente au clivage interne au parti né au lendemain de la bataille du redressement. Entre les deux parties, la guéguerre est devenue une constante. Manipulation par-ci, coup bas par là, tout y est pour arriver à ses fins. Combien même Fourar ait jugé son désintérêt pour la direction de la mouhafadha et que seule la stabilité du parti la préoccupait, elle ne trouvera point d'oreille attentive. Bénéficiant du soutien de la direction du parti, Fourar peine cependant à redresser la barre. Depuis sa nomination à la tête de la coordination, elle a réussi à organiser les élections locales mais se voit dans l'incapacité de faire avancer l'option de restructuration. Il en est de même pour l'application des directives du parti concernant les APC dont le blocage relève de la responsabilité des élus du FLN. L'exemple de Souk El Tenine est, à ce titre, illustratif. Les élus, à qui il est demandé de s'allier avec le FFS, refusent tout haut d'obtempérer. A coup d'arguments impossibles à vérifier, les uns et les autres se disputent une légitimité pour driver la locomotive locale. Ce jeudi, le ton était si fort que le point de presse prévu à la fin de l'assemblée générale n'a duré que quelques minutes. S'en suit, juste après, une dispute entre les deux chefs de file des deux camps provoquant le courroux de Abada. Ce dernier affirme cependant que «le parti va bien».