Des effets de sons sauvages et des béats électro sur un flot de oud oriental suave et débridant, c'est à ne pas rater, ce mercredi, à partir de 19h30, à la salle Ibn Zeydoun. A l'image d'un Jimi Hendrix se mouvant avec sa guitare électrique, sur la chanson Machine Gun, Mehdi Haddad fait parler son oud électrifié. Sans jamais avoir l'air de faire autre chose que de prendre du bon temps et du plaisir. Le musicien d'origine algérienne a, en quelques années, en effet, radicalement transformé l'image du oud. Avec son jeu furieusement électrique, joyeusement rock n'roll et éminemment virtuose, il a imposé le symbole de la musique orientale au coeur de la musique urbaine de pointe. Après s'être illustré aux côtés de Rodolphe Burger, Erik Marchand, Rachid Taha, Jacques Higelin ou Alain Bashung, cofondé Ekova (un autre vertigineux trio) et DuOud, Mehdi Haddad trouve avec Spedd Caravan, son nouveau concept original et délicieusement sensoriel, le véhicule idéal pour organiser d'incandescents voyages à travers les sons et les énergies du monde moderne. «J'aime jouer du oud électrifié pour la combinaison des effets de sons. Ce projet est né d'une volonté de mettre en place une musique plurielle qui me permet d'aborder des morceaux déclinés à travers des sons un peu plus sauvages, si j'ose dire. Des sons apportés de mes différents voyages, de pays éloignés et de choses que j'ai apprises durant mon périple. J'essaie d'exprimer cela depuis 15 ans», nous a-t-il confié. Et de relever: «C'est de la fusion certes, mais pas seulement, car ce terme peut s'appliquer au mélange entre musique pakistanaise et autre. Or, ce mélange des genres existe déjà à l'intérieur de moi. J'ai beaucoup pratiqué aussi le oud arabe et turc...» Mehdi Haddad évoluera aussi aux côtés de Rocky et MC Spex d'Asian Dub Foundation,des vocalistes du collectif hip hop algérien MBS, du bassiste Pascal Teillet, du batteur Frank Vaillant, du chanteur et joueur de oud, Abdulatif Yagoub, pour nous propulser avec eux aux avant-postes d'une musique actuelle au carrefour des cinq continents. Son nouvel album Kalashnik Love sera dans les bacs français à partir du 16 juin prochain. Un énergique album dont il nous fera découvrir, in live, ses merveilles, à Alger, mercredi prochain. Kalashnik Love, un jeu de mots, sciemment provocateur, «la vocation même de l'état d'esprit d'un artiste» affirme Mehdi Haddad qui estime que cet état «liberté» s'est forgé au gré des expériences. «On vit dans un monde où il se passe plein de choses, certaines violentes, d'autres belles...» Et en faisant référence encore à Jimi Hendrix qui joua dans les années 1970 un morceau contre la guerre du Vietnam, Mehdi Haddad, ce saltimbanque des cordes au coeur pacifiste, rappelle, serein, que sa démarche s'inscrit dans la même lignée que son aîné. «Le oud, c'est ma façon d'exprimer ma rage et ma révolte sans faire mal à personne!» Ainsi parla Mehdi Haddad. Après Annaba et Tlemcen, il fera découvrir l'étendue de son talent, ce mercredi à partir de 19h30, à la salle Ibn Zeydoun, au prix de 200DA, le billet. Il sera accompagné du bassiste Pascal Teillet dit «Pasco» qui apportera son univers captivant, forgé aux côtés de King Mensah, Ganoub, Mazaher ou Archie Shepp. Son toucher puissant et sensible sublime les grooves et renforce les arabesques acrobatiques du luth. A côté de cela, il y a Hermione Frank, une ancienne complice de l'ère Ekova, journaliste et surtout musicienne électro. Elle tire des computers une sensualité insoupçonnée, des beats imparables mais surtout un esprit ouvert et unique. Décloisonnant les styles et abolissant les frontières, Ils citent the Cure ou les Chemical brothers et créent un parcours imaginaire qui résumerait l'esprit des villes d'Istanbul, Londres, Alger, New York, Tokyo, Kinshasa ou Paris. Alors, ne ratez surtout pas le voyage, ce mercredi! Apres Mad Sheer Khan, ce Speed Caravan mérite également le détour pour une musique des plus délicieuses, à découvrir allégrement!