Le rush, attendu chaque jour, se fait désirer. Les hôtels affichent un taux d'occupation réduit. A la faible affluence, s'est ajoutée la concurrence déloyale, maintes fois dénoncée, pour donner un tableau noir qui ne suscite guère d'espoir. La saison estivale peine à démarrer franchement. Présentement, elle suscite inquiétude et doute chez les professionnels du tourisme, commerçants et toutes les personnes qui en font une aubaine pour un travail saisonnier. Le mois de juillet tire à sa fin. Le rush attendu chaque jour se fait désirer. Au début, on mettait tout sur les résultats du Bac. Maintenant, on attend août et on craint tout, en fait. Conséquemment certains commencent à s'interroger et à douter. Le Ramadhan pointe du nez. La «dèche» est toujours là. Le chiffre de 1,8 million de visiteurs annoncés par la Protection civile n'est pas pris au sérieux. Il est loin d'être à la hauteur des attentes et des espoirs. Les touristes comptabilisés ne sont pas ceux attendus. Les hôtels affichent un taux d'occupation réduit. 10, 20 30 et 40%, c'est peu, très peu pour un mois de juillet. «On fait le plein uniquement les week-ends», indiquait cet opérateur hôtelier. Les établissements hôteliers et les commerçants en général se plaignent de cette situation. A la faible affluence, s'est ajoutée la concurrence déloyale, maintes fois dénoncée, pour donner un tableau noir qui ne suscite guère d'espoir. Les autorisations d'exploitation «délivrées à tort ou à raison» sont mal vues par les professionnels en règle avec l'administration. «C'est injuste d'être concurrencé durant l'unique période de travail», déclarait ce commerçant sur un ton plein d'amertume. Tichy vit son malaise. Même si elle est loin d'être seule dans cette situation chaotique, il reste qu'elle illustre parfaitement tout ce qui peut nuire à la saison estivale. La saison est mal préparée. Tout le monde veut travailler mais personne ne cherche à le faire en concert. Entre les acteurs politiques, administratifs et économiques, la concertation est la grande absente. Visiblement quelque chose ne va pas. La réputation de la station, mise bien à mal ces dernières semaines, ne suffit plus pour vendre. Cette ritournelle, trop usée, attire de moins en moins d'estivants de plus en plus exigeants. La promotion de ce que l'on a à offrir au potentiel client, devient impérative. A ce titre, il y a lieu de s'interroger si la ville ne s'est pas endormie sur ses lauriers dans un monde où la concurrence est rude. La campagne promotionnelle pour redorer son image est une nécessité. Faut-il pour autant qu'elle soit concertée? Juillet s'achève Tichy, la coquette station balnéaire reste peu animée comparée aux années précédentes. «Depuis les événements de la Kabylie, la situation va de mal en pis», avance un habitué des lieux. La ruée vers les restaurants et les gargotes n'est plus de mise. Les pratiques qui naissent, à chaque saison estivale, n'incitent pas les vacanciers à s'attabler. Ne s'improvise pas restaurateur qui veut. Il en est de même pour les glaciers et les limonadiers. Les vendeurs de souvenirs sont, là aussi, à étaler leurs marchandises sans en écouler grande chose. Les prix proposés sont forts et ne peuvent nullement servir à l'artisanat local. Les hôtels, toutes catégories confondues, peinent à afficher «complet». Bien qu'ils se soient débarrassés des entraîneuses fanées et qu'ils aient entrepris des travaux d'embellissement, les clients ne sont pas arrivés. Les nuits sont plus animées que les jours à Tichy. L'atmosphère, l'ambiance générale à Tichy, qui a eu des jours meilleurs, n'est plus là. C'est l'expectative. L'estivant est attendu comme le messie. L'hôtelier, le restaurateur, le tenancier du parking, celui des douches, le marchand de souvenirs, le plagiste, la péripatéticienne, permanents ou saisonniers voient leur espoirs s'envoler chaque jour qui passe. Alors, on adopte un profil bas. Pis encore, on s'accuse mutuellement. Entre les jeunes qui ont manifesté leur colère contre l'insécurité et les commerçants qui paient présentement les pots cassés, ce n'est plus la lune de miel. C'est même un paradoxe. L'APC, la daïra, les commerçants et le mouvement associatif ou ce qu'il représente, travaillent en solo. La volonté des uns n'est pas partagée par les autres. Du coup, la ville en pâtit, ce qui donne une stérilité ne profitant à personne. On s'occupe de tout et de rien à la fois. L'environnement est malmené. Les égouts se déversant à la mer, les moustiques, les plages sales, le racket à chaque coin de rue, tous ces éléments conjugués ont fini par avoir raison du plus fan de «Tichy» qui a beaucoup perdu de sa superbe et qui devra redéployer tous ses atouts. Aux travaux qui s'éternisent, s'est ajoutée la manifestation de jeunes. Si les intentions des jeunes étaient louables dans le sens où elles peuvent induire forcément la sécurisation de la ville, il reste qu'aujourd'hui, elles sont montrées d'un doigt accusateur. «On ne vient pas à Tichy, lorsqu'on apprend à travers la presse que des troubles ont eu lieu», s'indigne ce riverain. La manifestation des jeunes, qui paraissait au départ consensuelle, est aujourd'hui controversée. Certains vont jusqu'à parler de «manipulation». D'autres soutiennent des motivations purement personnelles. Du coup vous entendrez souvent parler de «jalousie», de «haine». Ce sont quelques explications données par les commerçants. Réunis récemment, ils ont interpellé les autorités pour lever la bande de séparation des deux voies de la Nationale 09 qui traverse la ville sur une distance de 6 km. «Si un client veut se rendre chez moi, il doit faire un détour de 5 km», se plaint un commerçant qui ajoute: «J'ai même des problèmes pour la livraison de la marchandise.» A Tichy, c'est le calme plat. La saison estivale est bien entamée mais seulement avec son lot d'inconséquences.