«Je ne veux pas d'interventions marginales, mais efficaces et rigoureuses pour une meilleure application de notre politique», déclare le premier responsable de l'agriculture. «Nous voulons des acteurs de développement. Ceux qui jouent convenablement le rôle de transmission de connaissances oeuvrant dans le cadre du progrès et de la modernisation.» C'est en ces termes clairs que Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural s'est adressé aux inspecteurs vétérinaires et phytosanitaires ainsi qu'aux contrôleurs des postes frontaliers, réunis, hier, au siège du ministère. Le circuit où exercent ces spécialistes est marqué par des difficultés. Conscient de cette situation et du danger sanitaire que peut représenter une éventuelle défaillance, le ministre n'a pas tergiversé pour appeler ses responsables à être partie prenante pour booster la nouvelle politique agricole et faire preuve de plus de rigueur. «Je ne veux pas d'interventions marginales, mais efficaces et rigoureuses pour une meilleure application de notre politique», déclare le premier responsable de l'agriculture. «Exprimez votre progrès. Ne soyez pas des observateurs de luxe», n'a cessé de répéter le Dr Benaïssa. Certes, la détermination avec laquelle sont appelés ces inspecteurs et contrôleurs, des problèmes peuvent être évités. Seulement, les efforts de tout un chacun doivent être mutualisés et mis en synergie. Dans ce cadre, le ministre s'est longuement attardé sur la nécessité de l'interconnexion de tous les services oeuvrant pour protéger la santé du citoyen. «N'attendez pas que des fléaux se propagent pour intervenir. Ayez des réseaux de veille pour faire des bilans quotidiens et pour que l'éleveur et l'agriculteur ne se sentent pas seuls. J'attends une véritable implication et vous êtes le meilleur outil pour concrétiser toutes ces idées», enchaîne l'architecte de la stratégie du développement rural durable. Quant au soutien de l'Etat, il concerne selon notre interlocuteur la formation et le renforcement des capacités humaines et techniques. Durant le débat, les intervenants ont exposé au ministre une série de problèmes auxquels ils font face quotidiennement. Pour une inspectrice vétérinaire de la wilaya d'Alger, la proposition consiste en un recyclage des vétérinaires. «On ne demande pas à ce qu'ils soient envoyés en France ou ailleurs pour leur recyclage. On a de très bons professeurs qui peuvent le leur assurer», a précisé l'intervenante. Quant à la représentante de la wilaya de Annaba, elle a souligné que le système de veille au niveau des frontières existe et il fonctionne bien. Devant ce constat reluisant, le ministre intervient pour lui demander: «Il faut savoir ce qui se passe chaque jour dans les pays voisins. Il ne suffit pas de traiter les dossiers...» A toutes ces entraves auxquelles s'ajoutent d'autres revendications socioprofessionnelles tel le statut particulier du vétérinaire, le ministre ouvre les portes du dialogue. «Pour que ces inspecteurs libèrent les initiatives, il faut renforcer la base de leurs métiers» ajoute Rachid Benaïssa. Et d'enchaîner: «Nous les accompagnons dans cette dynamique.» Interrogé par L'Expression, le ministre estime que le contrôle sanitaire et vétérinaire est acceptable. «Une expertise de l'Union européenne (UE) sur les services vétérinaires a fait un rapport très favorable. Les choses ont beaucoup progressé», précise notre vis-à-vis.