A quelques jours du Ramadhan, les marchés de Annaba sont pris d'assaut par les ménagères venues y faire leurs provisions pour le mois sacré. Il y a foule. On se bouscule presque. Mais, on est tout de suite dissuadés par les prix qui ont pris une «ascension fulgurante». Les petites bourses sont ainsi tenues en respect. Elles sont obligées de revoir leurs listes et les quantités prévues, à la baisse. Les marchés sont certes bien achalandés. On y trouve de tout, sauf le bonheur des mères de famille qui se plaignent de la cherté des marchandises exposées. En effet, les olives dénoyautées très prisées pour certains plats, trônent à 300 DA/ kg, une augmentation de près de 80DA en l'espace de 3 jours. Le «frick» indispensable pour la sacro-sainte chorba du f'tour est «cédé» à 280 DA le kg alors que son prix ne dépassait pas les 180 à 200 DA. Les épices, poivre noir, cumin, safran et autres ne sont plus abordables. Qui s'y frotte, s'y pique. Aussi, on se contente d'en acheter de petites quantités, de quoi passer la première semaine en attendant une baisse hypothétique. Les fruits et légumes ne sont pas en reste. Le piment vert est aussi piquant que son nom. Pommes de terre, ail, laitues, courgettes et haricots ainsi que les fruits de saison connaissent une flambée sans précédent. Sur les raisons de cette flambée soudaine qui, chaque année, «choisit» le mois de Ramadhan pour prendre son envol, les marchands des fruits et légumes soutiennent qu'ils ne prennent qu'une petite marge, il faut aller voir du côté des grossistes, ce sont eux qui «s'en mettent plein les poches». Ces derniers récusent cette affirmation et soutiennent qu'ils ne sont que des intermédiaires: «Si les prix ont augmenté, ce sont les producteurs qui en sont responsables, les détaillants y sont aussi pour quelque chose». Dans ce charabia, on se sent comme une balle de ping-pong. En effet, entre les affirmations des uns et les dénégations des autres, le pauvre consommateur, éternel dindon, se fait «plumer». Son maigre salaire s'évanouit dès la première semaine de Ramadhan. Pour le reste, c'est le calvaire et la débrouille au quotidien. Cependant, cette année, le Ramadhan coïncide avec la rentrée scolaire et son lot de dépenses. En somme le coup de «grâce». Salée sera la chorba!