L'attaquant français ne se gêne pas pour apporter son soutien au sélectionneur. En bon soldat, Franck Ribéry a sonné la révolte des Bleus contre la Roumanie (2-2), samedi à Constanta, pour préserver l'avenir de l'équipe de France dans les éliminatoires du Mondial-2010 mais surtout celui de son chef, Raymond Domenech, dont il reste le plus fidèle lieutenant. A l'heure du bilan, l'image comptera sans doute dans la balance, aux yeux des membres du Conseil de la Fédération française de football appelés à décider, mercredi, du sort du sélectionneur. On joue la 69e minute et Yoann Gourcuff vient d'égaliser sur une frappe terrible de 25 mètres. Tous les joueurs français se dirigent vers le banc de touche pour enlacer Alain Boghossian, le nouvel adjoint. Mais Ribéry, l'auteur du 1er but tricolore, n'oublie pas Domenech et le fait participer à cette accolade collective. «Ce soir, on a joué pour nous, mais on a aussi joué pour lui, avouera le héros du jour au coup de sifflet final. C'était important de ne pas perdre dans cette situation particulière. On espère qu'il restera avec nous.» Une prise de position réitérée hier sur la chaîne française TF1 lors de l'émission Téléfoot. Si les responsables du football français voulaient un signe fort prouvant l'attachement des Bleus à leur technicien, le match en Roumanie a été celui-là. A 2-0, les Bleus pouvaient facilement lâcher leur technicien en pleine bataille. Mais la débandade n'a pas eu lieu et c'est, au contraire, une équipe de guerriers qui a repris les rênes du match avant de (presque) le faire basculer de son côté. «Il a eu les bons mots à la mi-temps pour nous remettre en selle. Je pense que la majorité de l'équipe partage cet avis. Si on l'a sauvé, c'est très bien. Ce serait une erreur manifeste de se séparer de lui», a affirmé, de son côté, le défenseur Jean-Alain Boumsong. La place et le statut de Ribéry en équipe de France donnent cependant plus de poids à sa prise de position, deux jours après celle du capitaine Patrick Vieira. Pour le joueur du Bayern Munich, ces déclarations n'étaient pas le fruit d'un calcul politique. Ribéry doit tout à Domenech, qui l'a fait débuter en équipe de France, à quelques semaines du début du Mondial-2006, avant d'en faire, à la surprise générale, un titulaire dès le début du tournoi et de le révéler à la face de la planète. La suite (transfert de Marseille au Bayern Munich) n'est que le simple fruit du talent de ce joueur hors norme, dont la blessure précoce contre l'Italie (2-0) avait précipité l'élimination des Bleus au 1e tour de l'Euro-2008. Depuis ce 17 juin, l'équipe de France semblait se chercher, manquant d'imagination et de créativité. Mais le retour de Ribéry a tout changé et métamorphosé les Bleus. Le Bayern Munich, auteur d'un début de saison médiocre avant le rétablissement de «Kaiser Franck», peut également en témoigner. Le pouvoir et l'influence de Ribéry se limitent cependant au secteur offensif et il reste quelque peu désarmé face à la faillite de l'arrière-garde. Mais l'aventure ne fait que débuter, selon lui. «Le premier du groupe (La Lituanie et la Serbie, ndlr) n'a que six points et nous quatre. On est toujours là», a-t-il asséné pour bien signifier que rien n'était encore joué et qu'il ne servirait à rien de tout chambouler. Encore un message à adressé au Conseil fédéral?