Plus de 1200 logements sont occupés illicitement. La réalisation des programmes de logements dans la wilaya de Tizi Ouzou accuse d´énormes retards. Sur les 48.278 logements inscrits, seuls 21.811 ont été achevés. Le défi est grand mais il apparaît encore plus difficile quand on sait que la demande est évaluée à quelque 80.000 logements. Ces chiffres évoqués par les élus, lors de leur réunion d´hier, sont perçus comme un aveu d´échec dans la mise en oeuvre de la politique d´habitat initiée par le président de la République. A ce programme très important dont a bénéficié Tizi-Ouzou, selon eux, sont intervenues les spécificités du terrain. Ainsi, les responsables et les organismes chargés de ce dossier ont exprimé leurs inquiétudes sur les capacités de la wilaya à relever le défi. En effet, la commission composée d´élus, qui s´est penchée sur ce dossier, évoque de nombreuses raisons. En premier lieu, la faiblesse de l´outil de réalisation considérée comme l'obstacle principal. Les différents opérateurs et entreprises du bâtiment ont, en effet, maintes fois signalé le manque de main-d´oeuvre qualifiée. Le secteur de la formation professionnelle est, à cet effet, mis en cause lors de nombreux séminaires consacrés à ce thème. Les récurrentes fluctuations des prix des matériaux de construction viennent, quant à elles, en deuxième position. Ce phénomène ne semblait, toutefois, pas recueillir l´unanimité car il concernait spécifiquement les entreprises. La maîtrise du marché est, en effet, une question nationale que rencontrent tous les maîtres d´oeuvre algériens. En troisième lieu, la commission a invoqué un problème épineux dans la wilaya, la rareté du foncier. Ce dernier est le plus grand obstacle au développement de tous les secteurs dans cette région. La caractéristique foncière privée et son morcellement rendent toute initiative difficilement réalisable dans les délais. C´est pourquoi, la commission a insisté sur la nécessité urgente d´élaborer un nouveau plan directeur d´aménagement urbain (Pdau) et un nouveau plan d´occupation des sols (POS). Ces instruments d'urbanisme doivent prendre en compte ces spécificités pour ne pas s´avérer obsolètes comme les précédents, A cet effet, il est à rappeler que tous s´accordent à dire que le Pdau précédent est à l´origine de l´urbanisation anarchique de la nouvelle ville. Les prémices d´une catastrophe ont, d´ailleurs, alerté le wali qui a gelé tous les permis de construire sur ce site. Enfin, les élus ont, pour la première fois, évoqué avec un ton alarmant le problème des logements squattés. Ce phénomène a pris de l´ampleur car le nombre de logements occupés illicitement s´élève à 1200 unités. Malgré les 847 expulsions prononcées par les tribunaux, les indus occupants demeurent sur les lieux sans être inquiétés par les pouvoirs publics. Les problèmes relatifs au logement dans la wilaya sont aussi nombreux que difficiles. Les litiges entre les différents organismes en charge du dossier sont si nombreux que les solutions semblent rares. A ce propos, les élus ont exhorté les pouvoirs publics à intervenir pour effacer les 2,02 milliards de dinars de dettes des collectivités locales envers la CNEP-Banque.