L´Afrique pollue à hauteur de 3%, historiquement, elle n´a rien souillé et les pays développés doivent assumer le passif historique. La plate-forme sur les changements climatiques a été adoptée mercredi soir à l'issue de la conférence des ministres africains chargés de l´Environnement, tenue à Alger les 19 et 20 du mois en cours. La plate-forme sur les changements climatiques ou «Déclaration d'Alger» affirme: «L´Afrique demande qu´y figure en bonne place la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts. Ces émissions de gaz à effet de serre comptent 20% des émissions mondiales», indiquant «l'Afrique envisage également la possibilité d´un protocole additionnel de type Kyoto sur l´adaptation, afin d´aider le continent à faire face aux dérèglements climatiques.». La plate-forme d'Alger préconise, en particulier, une réforme et un élargissement des sources de financement des mécanismes de développement propre (MDP), qui permettent aux pays industrialisés de compenser une partie de leurs émissions de CO2 en investissant dans un projet «propre» au Sud portant sur l´énergie ou la reforestation. «Les pays africains ne bénéficient que de 2% du total de ces MDP, contre 75% pour 4 ou 5 pays du sud comme la Chine, l´Inde, le Brésil, et 25% à l´Amérique latine», a souligné le ministre de l´Aménagement du territoire et de l´Environnement, Chérif Rahmani, au cours d'une conférence de presse présentant la plate-forme d'Alger. Celle-ci prévoit également la création d´une task-force qui permettrait aux pays africains de négocier entre deux conférences. Composée en particulier de l´Afrique du Sud, de l´Algérie et du Soudan, elle serait un «instrument rapide, flexible» pour parler au nom de l´Afrique, a ajouté M.Rahmani. Et d'enchaîner: «L´Afrique pollue à hauteur de 3%, historiquement, elle n´a rien pollué et les pays développés doivent assumer tout le passif historique.» Il a précisé, en outre, que le texte demande un «ancrage juridique dans les accords de Copenhague, de l´adaptation nécessaire que l´Afrique doit apporter pour avoir une économie moins carbonée dans la perspective d´un développement durable.» Enfin, la plate-forme d'Alger appelle à «une alliance intercontinentale, une alliance qui serait un cadre de partage d´expériences, de transfert de technologies et financier.» L´objectif de la plate-forme d'Alger étant d´adopter une position commune à soumettre au Sommet de Poznan (Pologne) en décembre 2008 puis à la 15e Conférence mondiale sur les changements climatiques, prévue à Copenhague (Danemark) en décembre 2009. La plate-forme d'Alger est le résultat du Sommet des ministres africains chargés de l'Environnement qui ont passé en revue l'ensemble de la problématique induite par les détériorations climatiques et les conséquences négatives pour le développement qui en résultent.