De nombreux fonctionnaires de l'administration s'adonnent à la fraude par taxi, avec des numéros fictifs. Il n'est pas rare, aujourd'hui dans les gares et aéroports, de se faire aborder par des individus qui proposent, souvent contre une somme forfaitaire, un transport dans leur voiture personnelle. La scène est fréquente, surtout aux heures d'affluence et aux retours de vacances. Elle est également constatée la nuit et les week-ends, sur les lieux de sortie stratégiques. Certains d'entre eux disposeraient même de faux numéros. De nombreux fonctionnaires de l'administration s'adonnent à la fraude par taxi, avec des numéros fictifs. Ces petits fonctionnaires arrondissent leur fin de mois avec des véhicules de couleur jaune qu'ils font passer pour des taxis. Sans peur et sans reproche, ils stationnent dans les stations, et gare à celui qui cherche à s'opposer à leur pratique de fraudeur. La fin justifie les moyens. La section syndical-bureau de Annaba dénonce les centaines de faux chauffeurs de taxi activant frauduleusement sur le territoire de la wilaya. Cette même section fait état dans ses dénonciations de l'existence de nombreux faux chauffeurs de taxi circulant dans des véhicules peints en jaune, mais ne détenant pas de licence d'exploitation. En somme, des fraudeurs avec des numéros fictifs. A cela s'ajoute l'existence de taxis clandestins. Ces derniers activent au niveau des lignes desservant les lignes de Annaba vers Sidi Salem, El Bouni, Sidi Amar, etc. Dans une correspondance adressée aux autorités de la wilaya, la section syndicale dénonce et met à l'index certains fonctionnaires et agents de l'Etat qui s'adonnent à ce type d'activité, en dépit de l'arrêté de wilaya datant de juin 2005, interdisant ce genre de pratiques qui porte préjudice à la profession et à la corporation en général. Ces «clandestins» font fi des dispositions de la loi 13-01 du 07 août 2001 relative aux orientations et organisations du secteur du transport routier. En conclusion, dira le représentant de la section syndicale-bureau de Annaba: «Avec le non-respect de l'arrêté de 2005 et la loi de 2001, ces fonctionnaires bafouent les lois en vigueur sans égard aucun. Ils se considèrent au-dessus des lois de par leur statut de fonctionnaires de l'Etat. Ces pratiques sont passibles de sanctions, voire de poursuites judiciaires.» Pour rappel, cet arrêté fait référence au décret ministériel d'organisation de la profession et aux articles 61/05, 62/01 et 64 de la loi 13/01/ du 07 Août 2001. Malheureusement, ces textes semblent ne pas trouver application, voire exécution dans un secteur où règne l'anarchie. Les exemples ne manquent pas. A ce sujet, on peut citer celui de cet enseignant universitaire qui, après les heures de travail, se donne à son deuxième métier de «fraudeur», ou encore de l'un de ces faux taxieurs pris à plusieurs reprises en flagrant délit, à bord d'un taxi portant le numéro de licence puis un autre numéro. C'est à se demander ce que font les services de contrôle. Pour l'heure, il convient de signaler que seules 3343 licences d'exploitation de taxi sont recensées dans toute la wilaya de Annaba, et tout le reste n'est que «clandestin».