«Il faut que les élus locaux accordent plus d'attention à la culture», a fait remarquer M.Mourad Nacer, directeur de la culture. Après des années de disette induites par les événements du Printemps noir, la Basse Kabylie a renoué, peu à peu, avec l'animation et le fait culturel dans toute sa dimension. Ces deux dernières années auront été dans ce sens pleines d'enseignements. Toutefois, 2008 aura été l'année la plus animée. L'édition, la musique, le cinéma, le théâtre et le patrimoine suscitent régulièrement l'intérêt des pouvoirs publics et l'attention d'un mouvement associatif plus entreprenant que jamais. Des festivals, des colloques, des rencontres et des semaines culturelles sont au menu, un peu partout, à travers la wilaya. Le secteur de la culture a incontestablement amorcé une dynamique nouvelle. Sur le plan régional et national, la culture de Béjaïa a été exposée à Batna, Khenchela, Relizane, Sétif et Illizi. Des chanteurs, des plasticiens, des dramaturges et des cinéastes sont associés aux tournées qui offrent de plus, des espaces pour faire connaître les traditions culinaires et certaines branches de l'artisanat. À son tour, la capitale de la Soummam a reçu de nombreuses délégations culturelles. Le Festival national de la chanson kabyle, les Journées cinématographiques, les Rencontres du film documentaire, un mini- festival national du théâtre pour enfants et nombre d'actions conjoncturelles ou commémoratives ont constitué des pans de la vie culturelle de la région. Durant la même année, le patrimoine historique et culturel de la région de Basse Kabylie est réhabilité aussi bien sur le plan juridique que celui de la protection et de l'entretien. «Le site de Yemma Gouraya est classé patrimoine national», avait indiqué, avant-hier, le directeur de la culture, M.Mourad Nacer, dans une conférence de presse animée dans le salon d'honneur de la Maison de la culture de Béjaïa. Cette classification arrive enfin après celle de la Casbah. Bordj Moussa, l'ensemble rural de Seddouk Ouffella, le mausolée Sidi Abdelkader, l'aqueduc de Toudja et les grottes d'Affalou (Boukhlifa) sont inscrits sur l'inventaire supplémentaire. «Avec les mêmes avantages confondus», avait précisé le responsable du secteur à Béjaïa. L'Ecole des beaux-arts avance elle aussi dans le bon sens. L'étude a atteint un taux de 90%. «Il reste à domestiquer les eaux pluviales pour lancer officiellement les travaux», avait-il ajouté. «Le vieux bâti sera délimité puis réhabilité», avait conclu sur ce chapitre M.Mourad Nacer, ne manquant pas de réitérer, à chaque fois, la volonté de son équipe pour une politique culturelle lisible dans la wilaya. Citant des exemples d'activité ayant eu lieu en 2008, le directeur de la culture, accompagné d'un staff pour la circonstance, s'est montré très optimiste quant à un avenir radieux pour la culture à Béjaïa. Outre la réhabilitation et la protection du patrimoine, l'artiste dans toutes ses dimensions est pris en compte par des encouragements permanents. La Maison de la culture est fonctionnelle depuis près de deux années après un arrêt, pour ne pas dire un abandon qui ne dit pas son nom. Le TRB et la cinémathèque sont presque achevés. Le taux de réalisation de la restauration a atteint les 65%. Des négociations sont engagées avec les municipalités pour la récupération des centres culturels communaux, laissés à l'abandon et dans l'inactivité totale. «Les maires se sont montrés assez réticents à l'idée de céder ce patrimoine à la direction de la culture», reconnaît le premier responsable du secteur mais non sans omettre de rappeler la disponibilité de sa direction à apporter son concours pour la relance de l'activité. «Il faut que les élus locaux accordent plus d'attention à la culture», remarque-t-il encore. Cet ensemble de propositions concourt allégrement à l'amélioration des conditions de vie de l'artiste. Cet élément qui anime la vie culturelle dans toute sa diversité. Les chanteur, peintre, dessinateur, sculpteur, poète, musicien, tous ont droit à la place qu'ils méritent. «3 à 4 milliards de centimes ont été mis sur la table», avait annoncé le directeur, qui ne donne pas cependant, le nombre de visiteurs et les activités qui ont le plus intéressé les Béjaouis.