Les Français appelés à élire leur nouvelle Assemblée nationale donnent une option à la droite. Galvanisée par la victoire éclatante de Jacques Chirac - triomphe qu'il convient cependant de nuancer du fait du soutien total apporté par la gauche au président sortant pour faire barrage à Le Pen -, la droite semble avoir retenu la leçon de la présidentielle et a frappé fort en capitalisant, dès ce premier tour, le succès du président Chirac. Les sondages, au sortir des urnes, la créditent d'un score fleuve (43,1 à 43,8% ) permettant à la droite de retrouver la suprématie à l'Assemblée. Il lui est quasiment prévue la majorité absolue (entre 380 à 420 sièges sur les 577 sièges à pourvoir) dans le nouvel hémicycle. Ce qui va donner à Jacques Chirac la majorité de gouvernement dont il a besoin. A la mi-journée, pourtant, rien n'indiquait que la dynamique engagée lors du vote du second tour de la présidentielle, d'avril et de mai derniers, allait se poursuivre tant elle semblait s'être diluée dans les exploits des acteurs d'une captivante Coupe du monde. Ce n'est qu'en milieu d'après-midi que les électeurs ont commencé à affluer vers les bureaux de vote. Selon le communiqué du ministère français de l'Intérieur, le taux de participation qui était de 19,73% à 12h30, s'est sensiblement élevé pour atteindre à 17h (16h heure algérienne) 50,61%, alors qu'il était de 58,55% lors du premier tour de la présidentielle d'avril, et de 54,51% au premier tour des législatives de mai 1977. Ce tassement de l'électorat a finalement profité à la droite classique, il convient cependant de relever la forte chute de l'extrême droite créditée de moins de 12% des voix perdant ainsi quelque peu le rôle d'arbitre qu'on lui prédisait. Ce tassement de l'électorat va se confirmer à la clôture du scrutin avec une forte abstention évaluée à 37%. Ce recul du taux de participation a surtout mis en situation délicate une gauche «plurielle» qui ne se remet pas du cuisant échec à la présidentielle. Ce défaut de mobilisation de la gauche lui aura été fatal, puisqu'elle ne réunissait, selon les sondages que 36,1 à 36,7 des suffrages ( avec entre 135 à 175 sièges à l'Assemblée). Une perte de majorité au Parlement qui sera durement ressentie par une gauche qui doit, d'ores et déjà, se remettre en question. Pour sa part la droite conservatrice est bien partie pour réussir le doublé.