Le groupe Khalifa veut relever un nouveau défi. Il lance la première chaîne de télévision algérienne privée en France. Après avoir dominé le ciel, avec sa compagnie aérienne et occupé le terrain avec sa nouvelle filiale de construction, le groupe Khalifa veut relever un nouveau défi, il lance la première chaîne de télévision algérienne privée en France, Khalifa TV. Le défi est d'autant plus grand qu'il coïncide avec la manifestation de l'Année de l'Algérie en France 2003, qui renforce le rapprochement entres les deux rives de la Méditerranée. Le groupe Khalifa va se lancer dans cette aventure audiovisuelle et numérique, après avoir obtenu l'autorisation du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) à l'issue d'une audition qui a réuni plusieurs postulants à de nouvelles chaînes numériques gratuites ou payantes pour avoir accès au canal 35, disponible en région parisienne. Des essais de lancement de la mire Khalifa TV sont déjà diffusés sur le satellite Hot Bird (13° Est). Le logo de la chaîne est composé d'un grand K de couleur bleu et jaune, symbole du groupe Khalifa alors que l'abréviation «TV» est affichée en rouge à côté du nom du groupe aux ailes déployées de l'aigle, l'effigie du groupe. Les locaux de cette nouvelle chaîne généraliste seront installés prochainement à quelques pas de la tour de la chaîne de Bouygues, TF1. Le lancement de Khalifa TV aura probablement lieu en septembre, quelques mois avant les manifestations de l'Année de l'Algérie en France 2003. Après plusieurs tentatives infructueuses de certains hommes d'affaires algériens, de lancer une chaîne privée algérienne en France, le groupe Khalifa a fini par l'emporter sur ses autres concurrents et ce, en raison de sa notoriété et de son grand poids financier en Europe, notamment en France. En effet, dans le passé, plusieurs industriels puissants avaient tenté l'aventure audiovisuelle avec le projet de création d'une chaîne de télévision algérienne privée installée en France, mais, à chaque fois, ils avaient buté sur le refus des autorités françaises. Parmi eux, figurent le milliardaire algérien Djillali Mehri, qui voulait, il y a quelques années, créer, en collaboration avec les Saoudiens, une télévision proche du courant islamiste de Mahfoud Nahnah, et le responsable de la chaîne Beur FM, Nacer Kettane, qui n'a pas réussi à réaliser le montage financier conséquent au lancement d'une chaîne généraliste. A son tour, la radio marocaine Médi1 voulait lancer sa propre télévision, mais l'aboutissement du projet est resté à chaque fois accroché à la décision finale du CSA qui ne s'est pas prononcé en sa faveur. En fait, les Français, toujours soucieux de garder de bons rapports avec l'Algérie ne voulaient pas autoriser une chaîne de télévision qui servirait les intérêts d'une certaine opposition. Sur ce plan, le groupe d'Abdelmoumen Khelifa a acquis une très grande notoriété. Il s'est illustré depuis quelques années dans le domaine audiovisuel en acquérant des parts importantes de la chaîne arabe d'info en continu ANN de Riffat El-Assad, le frère du feu président syrien. Le groupe algérien vient ainsi de réaliser un grand challenge qui a fait pâlir les émirs du Golfe. En effet, avec l'installation de sa chaîne à Paris, Khalifa reste surtout, le seul opérateur arabe et même africain, à émettre depuis la capitale française, beaucoup moins accessible que Londres où se concentrent les plus grands networks arabes. L'objectif de Khalifa est surtout de se rapprocher de la communauté algérienne vivant en France et plus particulièrement de ses milliers d'artistes nationaux exilés qui vivent dans la précarité et l'incertitude. Plusieurs cinéastes, techniciens, cameramen, publicitaires, acteurs et chanteurs vont participer à l'essor de cette nouvelle chaîne algérienne, diffusée depuis l'Hexagone et dont les programmes seront présentés aussi bien en français qu'en arabe. Selon certaines sources du groupe privé algérien, plusieurs grands noms du PAF (Paysage audiovisuel français) vont participer à certaines émissions sur Khalifa TV. On parle déjà de Karl Zéro, Jamel Debouze, Smaïn, Rachid Arhab ou encore Florence Belkacem. D'autres stars médiatiques du petit écran installées dans les pays du Golfe vont sûrement rejoindre la chaîne algérienne. Khalifa TV compte aussi mettre le paquet sur l'information, en faisant appel à une multitude de grands journalistes algériens ou issus d'autres pays arabes: des Tunisiens, des Libanais ou encore des Marocains. Il n'est pas exclu donc de voir revenir certaines anciennes figures du petit écran algérien et ce, afin de renforcer l'équipe d'information de la chaîne. Des vedettes telles que Khadidja Bengana qui est actuellement à Al-Jazira, Kamel Alouani présentateur sur Abou Dhabi TV, ou encore Fatima Benhouhou sur MBC peuvent former l'ossature de la rédaction de la chaîne. Même si le responsable de la chaîne n'a pas encore été désigné, l'esprit «Algérie» dominera cette première télévision algérienne privée. Elle s'exprimera pour un spectre d'une communauté de plus 70 millions de Maghrébins en plus des centaines de milliers de téléspectateurs arabes. Alors que la devise du groupe est «l'esprit de rapprochement», Khalifa TV entend servir de trait d'union entre le Nord et le Sud, l'Europe et l'Afrique, en donnant une image plus que positive de l'Algérie. Car le souci premier d'Abdelmoumen Khelifa est de faire une télévision qui oeuvre pour l'amélioration de l'image de l'Algérie en Europe et surtout d'éviter de tomber dans le piège de certains magnats qui créent des «télévisions écrans» pour fustiger les régimes qui les dérangent et tirer des profits financiers faramineux sur le dos du peuple.