Onze étudiants sont accusés de «création d'organisation illégale». La convocation par le biais d'affiche à la tenue des examens n'a pas drainé grand monde. Seuls de petits effectifs ont souscrit à cette initiative. La majorité des étudiants continue à boycotter les cours et les examens en signe de protestation. «Pas de cours et pas d'examens» est le mot d'ordre le plus répandu depuis la naissance du conflit entre le forum des étudiants et l'administration de l'université. Par cette contestation, les étudiants exigent «la libération de leur camarade Abdelmadjid Cherfaoui» condamné à six mois de prison ferme. La situation dans cette institution ne fait que s'aggraver de jour en jour. L'enregistrement par le tribunal de Béjaïa de onze plaintes émanant des services du rectorat sont, en fait, la goutte qui a fait déborder le vase. Onze étudiants sont, maintenant accusés de «création d'organisation illégale et de destruction de biens publics». Des accusations que le forum des étudiants a niées en bloc. Ce conflit récurrent ne risque pas de trouver une solution dans l'immédiat d'autant que toutes les tentatives entreprises par certains investisseurs et le collectif d'avocats de la défense ont été vaines. La non-tenue des examens à temps n'arrange pas du tout les affaires de beaucoup d'étudiants partagés entre le soutien qu'ils se doivent de manifester à leurs camarades et le souci de se débarrasser des examens afin de partir tranquillement en vacances. En attendant, la situation ne semble guère aller dans le sens d'un apaisement. Toutefois, on garde l'espoir de voir le procès en appel du jeune Abdelmadjid Cherfaoui aboutir à une relaxe. Le verdict est, de ce fait, très attendu par toute la communauté universitaire. Il est, par ailleurs, considéré comme une occasion de dénoncer le conflit. On croit savoir que les étudiants organiseront une autre marche de protestation aujourd'hui.