Des artisans activant dans le domaine du bâtiment au niveau de la wilaya d'Oran ont appelé à la création d'une institution chargée de la collecte de données et d'informations sur les marchés qui correspondent à leurs possibilités financières. Cette institution doit collecter, en collaboration avec la chambre d'artisanat et des métiers de la wilaya, les offres proposées sur le marché local du bâtiment afin de permettre aux artisans d'intégrer le marché et leur faciliter la concrétisation de leurs projets. Certains artisans ont fait montre des difficultés rencontrées pour entrer dans le marché local et contribuer à la réalisation de projets en bâtiment car, ont-ils dit, «la loi sur les marchés publics fixe des conditions difficiles pour obtenir des offres qui sont effectuées par des appels aux plus offrants, à savoir aux personnes possédant plus de possibilités financières, d'où l'impossibilité d'accès au marché aux simples artisans en bâtiment». Cette institution réunira les offres locales dans le domaine du bâtiment, afin d'aider les artisans à bénéficier d'une partie de ces offres, «souvent accaparées par de grands entrepreneurs». En dépit des avantages offerts par la carte d'artisan, la plupart des gérants de projets ou de collectivités locales «ne reconnaissent pas cette carte», a souligné un autre artisan déplorant le fait que ces derniers «sont obligés de travailler à des prix bas ou encore exercer, et souvent, illégalement pour pouvoir gagner leur vie». Face à cette situation, la majorité des artisans actifs ont opté pour la sous-traitance pour exercer le métier du bâtiment, d'où «la nécessité d'organiser le marché de la sous-traitance pour que l'artisan ne se sente pas exploité». Par ailleurs, les artisans considèrent que le système de production locale adopté par la wilaya d'Oran en matière de restauration des anciennes maisons est «une bouffée d'oxygène» susceptible de leur permettre de contribuer au développement local. En attendant l'installation du nouveau système, les artisans se trouvent pour le moment entre le marteau du travail informel et l'enclume de la sous-traitance, selon leur expression, d'où la nécessité de trouver une solution idoine, à savoir un travail collégial réunissant les différentes parties concernées afin de garantir la réussite de ce système et revaloriser ces métiers menacés de disparition.