La rencontre de New York a certes permis de défricher le terrain, mais beaucoup est encore à faire pour rapprocher les points de vue avec la conférence de Copenhague. Le sommet de l'ONU sur le climat, censé relancer la négociation d'un nouvel accord contre le réchauffement à Copenhague, a déçu les attentes mardi faute d'annonces majeures des principaux joueurs. Cependant, même en l'absence d'annonces concrètes, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré convaincu qu'un «accord équitable, efficace et ambitieux est possible à Copenhague». «Il nous reste un long chemin à parcourir, mais il nous faut maintenir l'élan politique» jusque là, a-t-il estimé en résumant les travaux. Selon lui «un nombre croissant de dirigeants se sont montrés prêts à dépasser leurs stricts intérêts nationaux». A moins de 100 jours de la conférence des Nations unies sur le climat en décembre dans la capitale danoise, M.Ban a réuni pour une journée une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement afin de donner une impulsion politique à des discussions «au point mort», selon les termes du président français Nicolas Sarkozy. Cette réunion a permis, au cours de tables rondes mêlant pays en développement et industrialisés, un échange de vues entre dirigeants. Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen en a profité pour les inviter «à rejoindre Copenhague en décembre», jugeant que le succès de la conférence, initialement prévue au niveau ministériel, dépendrait de leur investissement «continu». Auparavant, M.Sarkozy avait déjà suggéré aux principales économies, qui représentent 80% des émissions de gaz à effet de serre, de se retrouver en sommet à la mi-novembre «pour préciser leurs engagements» et «assurer le succès de Copenhague». Le futur traité, quelle que soit la forme qu'il prendra, devra garantir des engagements ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de contenir l'envolée du thermostat mondial, si possible en-deçà de 2 degrés supplémentaires. La Chine s'est engagée à réduire la croissance de ses émissions de CO2 et à desserrer progressivement sa dépendance aux énergies fossiles - surtout au charbon - pour porter progressivement à 15% la part des énergies non fossiles. Sans précision d'objectifs chiffrés, cette annonce ne répond pas aux énormes attentes qu'elle suscitait ces derniers jours, y compris au sein de l'ONU. Cependant, notait le ministre français du Développement durable Jean-Louis Borloo, «même sans la magie des chiffres, c'est la première fois que la Chine décline ainsi ses engagements nationaux devant la communauté internationale». La Chine «montre un esprit d'initiative impressionnant», a également relevé Al Gore, l'ex-vice-président américain et prix Nobel de la Paix. Mais pour Barack Obama, «le plus dur reste à faire». Le président américain a appelé les grands pays en développement à «prendre leur part» du combat contre le réchauffement, mais sans évoquer d'efforts supplémentaires de la part de son pays. Ce que personne n'attendait, tant l'administration américaine est prisonnière d'un agenda national crispé avec le débat sur l'assurance santé. Le Japon en revanche a confirmé son objectif de réduction de 25% de ses émissions polluantes en 2020 «par tous les outils possibles», a souligné le Premier ministre Yukio Hatoyama, qui a annoncé un soutien financier et technologique renforcé aux pays en développement. M.Sarkozy a souhaité une «initiative particulière pour l'Afrique» et qu'un chapitre à part lui soit consacré dans l'accord de Copenhague.