Toute une population est livrée à elle-même, la vacance du poste de maire plonge cette commune dans l'inconnu et la livre à toutes les convoitises. Le sort de l'APC de Staouéli demeure toujours incertain après la suspension des élus locaux et les poursuites judiciaires enclenchées par le wali d'Alger. A ce jour le nombre d'individus mis sous contrôle judiciaire a atteint les 22 éléments dont le chef de cabinet du wali délégué à Zéralda. C'est dire l'ampleur des dépassements commis dans cette commune côtière. Selon un responsable sur place, ce «nettoyage» a eu lieu suite à une première enquête qui a impliqué cinq membres de l'exécutif, tous suspendus et dont les dossiers sont au tribunal. Une autre enquête est en cours et «mouille» déjà d'autres membres de cette même APC. Elle prendrait quelque vingt jours pour aboutir. Le temps que prendrait l'investigation judiciaire peut être mis à profit par la mafia locale qui aura les coudées franches pour placer «son poulain» au sommet de la hiérarchie de la ville: ce qui assurera la pérennité de ses privilèges. Ce «protégé» est désigné comme étant un représentant du RND et membre de l'administration locale, il serait, lui-même, impliqué dans la nouvelle enquête en cours pour avoir versé dans «la magouille». Consciente du danger, la population de Staouéli ne se laisse pas faire et propose une alternative. Elle émet le souhait de désigner qui elle juge digne d'être à la tête de l'APC: un autre représentant du RND qui, bien que présent dans l'ancien staff de l'administration, jouit, à l'unanimité, d'une moralité avérée. La commune en a grand besoin car le statu quo ne peut plus durer, juge-t-elle. D'autant plus que tous les travailleurs de l'APC se retrouvent sans salaires. Genèse de l'affaire: Des sources de l'APC de Staouéli affirment que des tendances de la circonscription administrative activent désespérément pour imposer cet élu «douteux». Néanmoins les citoyens, qui ont joué un très grand rôle dans l'éviction du président de l'APC et quelques-uns de ses vice-présidents, après plusieurs plaintes adressées aux autorités compétentes qui ont dévoilé un dossier «explosif» concernant la gestion immobilière et les deniers publics, insistent pour dissoudre leur conseil et attendre les prochaines élections. Ainsi il ne reste que trois élus uniquement qui sont réellement loin des affaires scabreuses. Parmi eux un élu du PNSD et deux élus du RND. Ce dernier jouit du soutien de son parti qui insiste pour le désigner à la tête de la commune. Il est connu pour être bon gestionnaire et d'une notoriété appréciable au niveau de la commune de Staouéli. Les scandales de gestion de la commune de Staouéli remontent à la première année de l'élection du conseil puisque les services de sécurité avaient déjà arrêté des fonctionnaires de l'APC suite à leur implication dans des «scandales» du foncier et autre business autour des décisions d'octroi de lots de terrain. Consécutivement, il y eut l'arrêt de fonction du président et de 4 élus, ainsi que quatre agents du foncier sur ordre du wali d'Alger qui a introduit leurs dossiers en justice. C'est l'affaire dévoilée par les citoyens et les enquêtes de sécurité dans cette commune. Le dossier du président de l'APC déchu contient de lourdes accusations. Selon des sources sécuritaires, ce dernier s'est constitué une fortune rapide et en fait profiter ses proches. Il a construit une villa en plein centre de Staouéli avec au rez-de-chaussée un restaurant ayant pignon sur rue et classé touristique. Il a également fait bénéficier son frère d'un lot de terrain mitoyen à sa villa et qui dépasse les 400 m² qui a été revendu tout de suite et dont tout le monde parle. Les autres élus sont accusés d'avoir détourné de l'argent du filet social. L'enquête des services de sécurité pourrait dépasser les limites territoriales de cette commune et de sa circonscription administrative pour toucher l'agence foncière de Zéralda qui supervise la gestion du foncier de la commune de Staouéli et se charge également de régulariser la situation des bénéficiaires de lots de terrain. Des sources proches de l'APC de Staouéli confirment que le président, victime de la mafia du foncier et de quelques groupes hégémoniques, aurait été entraîné à commettre des dépassements. Certains l'auraient poussé à la chute pour avoir négligé leurs intérêts.