Le tribunal criminel près la cour d'Alger siégeant en session ordinaire a condamné hier, trois ressortissants marocains accusés d'adhésion à un groupe terroriste activant à l'intérieur et l'extérieur du pays. Il s'agit de Bouhalit Yacine, El Oulwi Billal et El Hmdi Mohamed. Arrêtés en début d'avril dernier dans une cafeteria à Maghnia, ils ont été présentés devant le juge d'instruction en début juin 2008. Les trois mis en cause sont entrés en Algérie clandestinement selon l'arrêt de renvoi. Ils voulaient se faire enrôler au sein du groupe terroriste activant à Alger et affilié à la katibet El Feth dont le champ d'action englobe l'est d'Alger et la partie ouest de Boumerdès. Les faits remontent à 2008 lorsque les services de sécurité ont intercepté une communication téléphonique entre le terroriste Mohamed Aghbalou (qui était surveillant) et son gendre, principal accusé dans l'affaire Bouhalit Yacine, au cours de laquelle ce dernier demande au premier de l'aider à rejoindre les caches terroristes dans le nord de l'Algérie avec deux autres personnes et se rendre ensuite en Irak pour rejoindre l'organisation Al Qaîda dans ce pays. Cependant, on leur avait exigé de leur initiation d'abord en Algérie avant de les envoyer au pays des Deux Rives. Les services de sécurité algériens ont filé le terroriste Mohamed Aghbalou lorsqu'il s'est rendu à Maghnia pour faciliter l'entrée par la frontière des trois Marocains. Au cours de l'audience, les trois accusés ont reconnu leur appartenance au courant salafiste dans le Royaume du Maroc (sachant qu'ils ont déjà été impliqués dans des affaires de terrorisme dans leur pays) prétendant être venus en Algérie pour s'adonner au trafic de vêtements, de produits stupéfiants et de bétail. Lors de leur audition hier, la défense a tenté d'exhiber des casiers judiciaires vierges, obtenus auprès de la cour d'Alger, afin de plaider l'innocence des trois mis en cause. L'un des présumés terroristes, (B.Y.) a été déjà condamné au Maroc pour une affaire liée au terrorisme alors qu'il exerçait comme agent de renseignement. Ainsi, pour se racheter, ce dernier aurait négocié sa libération en contrepartie d'une mission d'espionnage pour le compte des services du Makhzen, suggère-t-on du côté des services de sécurité algériens. Dans son réquisitoire, le représentant du parquet général a demandé une peine de 10 ans d'emprisonnement ferme.