L'Egyptien Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a sollicité le Guide de la Révolution libyenne pour désamorcer la crise diplomatique naissante entre Le Caire et Alger. L'information a été reprise par l'ensemble de la presse internationale (Le Monde, Le Point, Le Nouvel Observateur, L'Orient Le Jour, la presse canadienne et marocaine...). L'initiative semble être déjà à un niveau très avancé. Hosni Moubarak, sans doute tout heureux de ces bons offices et de la porte de sortie «honorable», concoctés en haut lieu, qui s'offrent à lui, a déjà fait part de son «respect» à Mouamar El Gueddafi. Il n'a pas omis de saluer «l'initiative fraternelle» du colonel qui l'a informé des «moyens» qui seront mis en oeuvre pour mettre fin à la violente campagne médiatique déclenchée par les médias égyptiens contre l'Algérie et qui a pris la tournure d'une crise diplomatique unique dans les annales des relations entre les deux pays. Des flots d'injures, d'insultes ont été déversés sur les supports médiatiques égyptiens (télévisions, radios, quotidiens...) contre le peuple algérien, dont le seul tort a été de fêter comme il se doit la victoire de son Equipe nationale de football sur celle des Pharaons, qui l'a du même coup qualifié pour le Mondial d'Afrique du Sud qui aura lieu en 2010. L'emblème national a été brûlé publiquement par les juristes égyptiens! Suprême insulte faite à un peuple dont les meilleurs fils ont été torturés, martyrisés et se sont sacrifiés pour libérer leur pays de 132 ans d'un colonialisme aveugle dont il porte encore aujourd'hui les stigmates. Quand une nation, respectable jusqu'à la veille du 14 novembre 2009, date à laquelle les hooligans égyptiens ont déclenché les hostilités en agressant le bus qui transportait le staff algérien, se targue d'être porteuse d'une civilisation plusieurs fois millénaire, s'adonne à des actes barbares d'une telle violence, elle ne peut prétendre qu'au statut usurpé de «Oum Eddounia». L'Algérie ne porte en elle aucune intention belliqueuse envers quelque pays que ce soit. Encore moins envers l'Egypte, avec laquelle elle n'a en partage qu'un fonds linguistique commun: l'arabe. Aucune frontière n'unit les deux pays, pour qu'elle y observe une violation de ses territoires. Un journaliste égyptien présent à Khartoum a poussé la paranoïa collective qui s'est emparée des médias de son pays, jusqu'à voir dans la présence des avions militaires algériens qui ont transporté les supporters de l'Equipe nationale au Soudan comme une éventuelle agression contre le territoire égyptien. Ce type d'opération possède en l'Etat hébreu, des maîtres en la matière. Les Egyptiens y ont déjà goûté en leur concédant le Sinaï qui ne leur a été restitué qu'après que la cause palestinienne fut sacrifiée sur l'autel de la reconnaissance officielle de l'Etat israélien, suite à de longues années de pourparlers qui se sont soldés par des accords de paix séparés, entre Egyptiens et Israéliens. Une stratégie imposée dans la région par les négociateurs de l'Etat sioniste. En ce qui nous concerne, les deux millions de kilomètres carrés qui constituent le territoire national est suffisamment riche en ressources pour faire vivre 35 millions d'Algériens. La solidité financière de l'économie algérienne (144 milliards de dollars de réserves de change) lui a permis de faire face à une crise financière internationale qui a mis à genoux les économies des pays les plus industrialisés de la planète. Est-ce toutes ces performances économiques que les Egyptiens nous jalousent? En tous les cas, avec ce feuilleton qui n'est pas encore près de nous livrer son épilogue, les Egyptiens qui se sont taillés une réputation incontestable dans l'art de la dramatisation, n'ont certainement pas fini de nous désagréablement surprendre. «Le Guide de la Révolution, président de l'Union africaine (UA), va travailler pour combler le fossé qui s'est creusé entre l'Egypte et l'Algérie à la suite de la récente rencontre de football entre les sélections des deux pays», a rapporté mardi l'agence de presse officielle libyenne Jana. L'initiative à laquelle a adhéré Mouamar El Gueddafi ne porte pas, selon toute vraisemblance, son empreinte. C'est l'Egyptien Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, qui a sollicité le Guide de la Révolution libyenne dans le cadre de cette mission de bons offices, dont les autorités algériennes n'ont pas encore fait mention, afin de désamorcer la crise diplomatique larvée entre le Caire et Alger. Hosni Moubarak qui s'est pris les pieds dans ses lacets adoptera indéniablement profil bas. Il devra déployer des trésors de diplomatie, et faire amende très honorable, pour que le peuple algérien puisse, peut-être, lui pardonner un jour.