Les autorités peinent à récupérer les logements indûment occupés depuis huit ans. Les logements squattés constituent le défi de taille pour la wilaya de Tizi Ouzou avec le programme de réalisation de 47.500 autres à l'horizon 2014. Quelque 1027 habitations demeurent encore occupées par des indus alors que les bénéficiaires comptent parmi la catégorie en besoin. Pise encore, depuis trois années, les autorités n'ont pu reprendre que 147 logements à leurs indus occupants. Cette maigre rançon démontre, si besoin est, que le dossier du logement n'est guère une mince affaire pour les services concernés. La gestion de ce dossier répond vraisemblablement à des impératifs souvent, autres que la loi de l'offre et de la demande. Les statistiques sur les besoins réels des populations demeurent encore du domaine du hasard, sachant qu'il existe à travers la wilaya plusieurs milliers de logements inoccupés. Durant toute une décennie, les autorités sont restées impuissantes devant ce dilemme des logements squattés, alors que d'autres sont vacants. Plusieurs communes, à l'instar de la nouvelle ville, Boukhalfa, Fréha et bien d'autres, font face à la colère des bénéficiaires délestés de leurs logements et celle des indus occupants qui proclament leur droit à un gîte. Pourtant, depuis 2001, la grande majorité des communes a bénéficié d'un programme de logement. Plusieurs formules sont venues afin de cerner les différents besoins de toutes les catégories sociales. Du socio-participatif pour les fonctionnaires et les enseignants, logement social, pour les catégories défavorisées, aux aides à l'autoconstruction pour les zones montagneuses, les formules sont nombreuses et diverses. Les budgets n'en étaient pas moins conséquents. Entre 2004 et 2009, la wilaya a obtenu le troisième plus important budget du pays pour l'habitat. Pour la réalisation de 47.500 logements, les pouvoirs publics ont réservé une enveloppe financière de 138 milliards de dinars. Seuls 35% du programme se seront réalisés. Ces retards qui ont engendré, en grande partie, l'anarchie dans la gestion du dossier, trouvent cependant leur explication dans beaucoup de facteurs. En effet, les autorités ont toujours été confrontées à l'épineux problème de foncier. Elles n'ont jamais réussi à se départir de cet obstacle, qui relève plus de la sociologie de la région que du juridique ou du technique. Toute cette cacophonie engendre, elle aussi, une mauvaise répartition des logements réalisés. Enfin, notons que les observateurs constatent le lien direct entre les actions d'occupation illégale des logements et les périodes pendant lesquelles la wilaya a connu des troubles à l'ordre public. En effet, la majeur partie des 1027 logements, a été squattée durant la période 2001 à 2002. D'autres, cependant, nuancent ce constat car, selon eux, si le trouble a profité à certains, pourquoi le calme n'a pas profité aux autorités pour récupérer ces logements?