Les accrochages entre les forces de sécurité et les narcotrafiquants ont quadruplé en une année. Décidément, rien ne décourage les narcotrafiquants. En dépit du renforcement des mesures de sécurité sur les frontières algériennes, les réseaux de trafic d'armes et de drogues multiplient leurs tentatives pour pénétrer le territoire. Les chiffres communiqués hier par un responsable de la Gendarmerie nationale, le colonel Djamel Zeghida, illustrent on ne peut mieux, le danger qui guette le pays. Les accrochages entre les forces de sécurité et les narcotrafiquants ont quadruplé en une année. M.Zeghida compte 15 accrochages en 2009 contre 4 en 2008. «Le banditisme ne recule devant rien. Les réseaux tentent toujours de trouver une brèche pour transporter leur cargaison.» Sans surprise, le Sahel constitue l'axe principal des trafiquants. «L'axe le plus dangereux est celui des pays du Sahel car 73% des quantités saisies en 2009 ont été opérées dans la région sud-ouest du pays. Cet axe constitue une menace par rapport aux dispositifs mis en place dans le sens où il y a une évolution chez les narcotrafiquants» Il faut savoir que la valeur financière des quantités de drogue saisies en 2009 s'élève à 2 milliards 245 millions de dinars. 64 tonnes ont été saisies contre 4 en 2007. «En 2009, nous avons enregistré une moyenne de saisie de 5 tonnes par mois. Pour ce qui est de l'année 2010, 2,8 tonnes de kif saisies et ce, au 15 février», a-t-il précisé. Pour ce qui des drogues dures, en 2008 la quantité globale qui a été saisie s'élevait à 30 grammes de cocaïne et 4 kg d'héroïne. 70% des personnes interpellées dans le cadre de lutte contre le trafic de stupéfiants, ont moins de 30 ans. Les accrochages ont permis aussi la récupération d'armes, généralement des fusille de guerre. Le colonel Zeghida a affirmé que la connexion entre les narcotrafiquants et les groupes terroristes activant dans la bande du Sahel est «plus qu'avérée». Des groupes recourent au trafic de drogue pour se prendre en charge. D'autres, rackettent les convois des narcotrafiquants. Mais il y a une troisième catégorie qui assure la protection et la sécurisation des convois contre de l'argent payé cash. La connexion avec l'immigration clandestine est également avérée. «Tout cela constitue une menace pour les services de sécurité mais aussi pour l'intégrité du territoire national.» Pour ce qui est de la production de drogue, le colonel Djamel Zeghida, a affirmé qu'il y a eu une tentative en 2007 dans la région du Sud, mais les mesures prises nous ont permis de détruire les cultures découvertes sur place. Il a également affirmé que ceci a permis aux services de sécurité de découvrir certaines petites parcelles de culture et de les détruire. Cette année, ce sont surtout de petites parcelles pour des consommations personnelles qui ont été découvertes. «Dans certains cas, nous avons saisi des cultures découvertes dans des jardins potagers ou des pots de fleurs qui sont destinées uniquement à la consommation personnelle.» Selon notre officier, la culture est vraiment en régression par rapport à l'année 2006.