Menacés de ne plus être livrés en blé subventionné, les transformateurs reprennent langue avec leur fournisseur. Les enlèvements des quotas de blé auprès de l'Oaic, opérés par les meuniers, ont repris. C'est ce qu'a annoncé hier le directeur de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, Noureddine Kehal. Ainsi, après les perturbations qu'a connues le secteur ayant occasionné le recours des transformateurs pendant plusieurs mois aux importations en raison de la chute des prix, les prélèvements ont repris à la fin du mois de mars. Selon le responsable de cet organisme, sur les 117 transformateurs conventionnés, «il a été enregistré plus de 26 transformateurs venus reprendre leurs quotas habituels en blé dur» et cela avant la fin de l'ultimatum posé par l'Oaic. Il a en outre affirmé que les dizaines de milliers de quintaux stockés au niveau de l'Oaic ont été ainsi écoulés suite à l'ultimatum lancé par cet office. En effet, suite à la chute brutale des cours mondiaux de blé dur sur les marchés internationaux durant ces derniers mois, les meuniers se sont détournés de l'organisme et ont opté pour les importations. Les répercussions de ce retrait ne se sont pas fait attendre. Les ventes de l'Oaic sont passées de 1,7 million de quintaux par mois à moins de 600.000 et ce, depuis le mois d'octobre dernier. Et devant la quantité importante de blé (en souffrance) suite à une production nationale record de 9 millions de quintaux, l'office avait alors décidé d'adresser un ultimatum à ses clients en fixant le 1er juin prochain comme dernier délai pour reprendre leurs approvisionnements. En d'autres termes, ils étaient menacés d'être exclus des approvisionnements à des prix subventionnés en cas d'un nouvel renchérissement des prix des céréales sur le marché international. Ainsi, pour absorber ces stocks, une quantité de 1 à 1,2 million de quintaux devrait être prélevée mensuellement, selon le même responsable. Les transformateurs sont liés à l'Oaic par une convention qui les oblige à s'approvisionner mensuellement auprès de cet organisme à raison de 50% de leur capacité de trituration. Cet approvisionnement se fait à des prix préférentiels de 2 280 dinars le quintal de blé dur et de 1285 dinars pour le quintal blé tendre. S'agissant de la possibilité d'augmenter le taux d'approvisionnement des transformateurs au delà des 50% des capacités de trituration, M.Kehal précise que ce taux est le seuil maximum fixé par la législation. Il prend en compte les capacités de trituration de toutes les unités de production et les besoins du marché national. Toutefois, il n'a pas manqué de souligner que le marché enregistre actuellement un surnombre de transformateurs par rapport aux besoins du marché. M.Kehal a indiqué qu'un groupe de travail chargé de relancer le Comité interprofessionnel des céréales s'est réuni lundi dernier pour «réactualiser les missions de ce comité et les réadapter aux conjonctures actuelles de la filière». Les conclusions de cette réunion et la nouvelle composante du CIC seront ensuite présentées au ministère de tutelle. Ce dernier va élaborer un arrêté ministériel en vue de réviser les missions de cette structure dans le cadre d'un partenariat public-privé, a expliqué M.Kehal.