El Bahia, qui se prépare activement à abriter le GNL16, veut se faire exceptionnellement belle. «Plus de 40.000 tonnes de déblais, gravats et d'énormes monti-cules de détritus ont été enlevées depuis le lancement, en janvier dernier, de l'opération de nettoiement du groupement d'Oran chapeauté par la wilaya d'Oran», a indiqué le responsable de l'environnement auprès du cabinet de la wilaya d'Oran, M.Taïbi. Ce dernier, présentant le bilan du toilettage, l'a estimé très alarmant vu que la corvée, qui a duré plusieurs mois, a nécessité l'implication aussi bien des entreprises publiques que privées, nationales et étrangères. «Nous avons été assisté par 23 entreprises nationales et étrangères qui ont mobilisé une centaine d'engins aux fins de procéder à l'éradication d'une centaine de grands points noirs qui ont entaché le Groupement d'Oran», a déclaré la même source. Oran, Senia, Bir El Djir et Sidi Chahmi, quatre communes composant le Groupement d'Oran, sont sérieusement infectées. Aucun quartier ni cité n'est épargné. 10.000 tonnes de détritus ont été relevées au rond-point de l'Usto, boulevard Millenium, boulevard des sièges administratifs, Hai El Yasmine, Haï Nour dans la commune de Bir El Djir. Aussi, plusieurs autres sociétés exerçant dans la zone industrielle de Chtaïbo, dans la commune de Sidi Chahmi, ont été mises en demeure. En outre, quelque 3000 tonnes de déblais ont été collectées au lieudit les Genêts, situé en contrebas du jardin des Falaises près de la résidence officielle El Bahia et de l'hôtel Sheraton. El Bahia se fait exceptionnellement belle à l'occasion de la tenue, à Oran, de la 16e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié, GNL16. Un plan environnement propre, spécial GNL16, a été dévoilé par M.Taïbi qui promet que le Groupement d'Oran sera propre à cette occasion. Faute d'une politique de prise en charge durable du cadre de vie, jusqu'à quand cette propreté de circonstance? s'interrogent les Oranais. Ces derniers ne croient plus aux coups de pinceau hâtifs de dernière minute. Les préparatifs pour le GNL 16 ont mis à nu les tares d'une gestion hasardeuse du dossier environnement. Cette politique circonstancielle reposant essentiellement sur quelques badigeonnage, maquillage et replâtrage semble ancrée dans une ville qui continue à se chercher vainement. Faute de sanctions des pollueurs, plusieurs entreprises aussi bien étrangères que nationales ont amplement contribué à la dégradation du cadre environnemental d'Oran en laissant traîner des milliers de tonnes de déblais qui se sont entassés, pendant de longues années, au pourtour des immeubles après l'achèvement des travaux qui leur ont été confiés. «Plusieurs sociétés ayant réalisé des chantiers ont été à l'origine du cumul de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déblais», a avoué le chef de mission de nettoyage du Groupement d'Oran. Alors, pourquoi continue-t-on à féliciter promptement ces entreprises de bâtiment, responsables de cette pollution, au lieu de les blâmer? D'autant plus que leur responsabilité est avérée et les lois répriment sévèrement les contrevenants. Par ailleurs, c'est à se demander où sont passés les services des APC devant prendre en charge le nettoiement des villes et mettre en demeure les polluants?