Devant l'impossibilité de relancer des négociations de paix directes interrompues depuis fin 2008, les Etats-Unis avaient obtenu des deux parties de participer à des pourparlers indirects. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a entamé hier une série de rencontres avec les dirigeants israéliens et palestiniens dans une nouvelle tentative de relancer un processus de paix au point mort. M.Mitchell a rencontré à Tel-Aviv durant deux heures le ministre israélien de la Défense Ehud Barak. Les deux responsables se sont entendus pour se retrouver la semaine prochaine aux Etats-Unis où M.Barak doit se rendre, selon un communiqué du ministère de la Défense. L'émissaire américain devait s'entretenir en fin de matinée hier avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu puis être reçu par le président Shimon Peres. Il devait se rendre ensuite à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour un entretien dans la soirée avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, selon une source officielle palestinienne. M.Netanyahu a réaffirmé jeudi son opposition à tout gel de la colonisation à Jérusalem-Est occupée, ce que réclament les Etats-Unis. «Il n'y aura pas de gel (de la construction) à Jérusalem. Chacun le sait», a déclaré M.Netanyahu à la télévision. «Nous ne sommes pas d'accord sur tout avec les Etats-Unis. Il y a des hauts et des bas», a souligné M.Netanyahu, estimant cependant que «le fait que nos relations ont une base solide permet de surmonter les problèmes». Selon les médias israéliens, Israël pourrait freiner la construction juive au coeur de quartiers arabes, comme Sheikh Jarrah, qui exaspère particulièrement les Palestiniens. Le ministre israélien de l'Information Yuli Edelstein du parti Likoud (droite) dirigé par M.Netanyahu n'a pas écarté une telle possibilité dans une interview hier à la radio militaire israélienne, estimant qu'une telle mesure «devrait faire l'objet de négociation». Devant l'impossibilité de relancer des négociations de paix directes interrompues depuis fin 2008, les Etats-Unis avaient obtenu des deux parties de participer à des pourparlers indirects, que doit mener M.Mitchell. Cependant, ils ont été différés après le feu vert donné le 9 mars, en pleine visite en Israël du vice-président américain Joe Biden, par l'Etat hébreu à la construction de 1600 nouveaux logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est occupée. M.Netanyahu a toujours écarté un gel des constructions pour les Israéliens dans cette partie de la ville à majorité arabe, occupée après en juin 1967 alors que les Palestiniens insistent sur un tel gel. Israël considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle». Le gouvernement israélien a seulement accepté un moratoire de dix mois sur la construction dans les colonies hors Jérusalem-Est occupée, qui doit s'achever en septembre. Les Palestiniens, qui veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat, accusent Israël de n'avoir jamais respecté les décisions de la Feuille de route de 2003, le dernier plan international, qui exigeait le gel de la colonisation. Une visite aux Etats-Unis fin mars de M.Netanyahu n'a pas permis de régler la crise avec l'administration de Barack Obama, jetant le doute sur la reprise du dialogue israélo-palestinien.