Le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), conclu il y a 41 ans, promet le désarmement nucléaire en échange d'une coopération internationale pour l'utilisation civile de l'énergie nucléaire. Cet accord, entré en vigueur en 1970 pour 25 ans, a été prolongé de façon indéfinie en 1995 avec une évaluation prévue tous les cinq ans. Il a été ratifié par 190 pays, dont l'Iran et les cinq grandes puissances nucléaires, membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (Onu): Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine et France. L'Inde et le Pakistan, devenus puissances nucléaires de facto en 1998 après des essais atomiques, ne l'ont pas signé. Israël, qui disposerait de quelque 200 bombes atomiques, entretient une ambiguïté délibérée à ce sujet et n'est pas signataire du TNP. La Corée du Nord, qui est sortie du traité en 2003, a fait exploser sa première bombe en 2006. Aux termes du traité, les puissances nucléaires s'engagent à entamer un désarmement nucléaire, et s'interdisent de transférer des armes nucléaires ou d'aider un pays à en acquérir. Les Etats signataires non dotés d'armes nucléaires s'engagent à ne pas mettre au point et à ne pas acquérir ces armes. En contrepartie, l'accès aux usages pacifiques de l'énergie atomique leur est garanti sous réserve d'un contrôle par l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), un organe de l'ONU. Les Etats nucléaires souhaitent obtenir en mai un renforcement des mesures de vérification, ainsi que des sanctions prévues contre les Etats qui se retireraient du traité. Cet objectif pourrait être contrecarré par les pays en développement, qui jugent que les Etats nucléaires n'ont pas fait leur part en matière de désarmement. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, largement soupçonné de poursuivre en secret des ambitions nucléaires militaires, va aussi sans doute saisir la tribune de l'ONU pour défendre le droit de l'Iran au nucléaire civil, tout en plaçant le projecteur sur Israël. L'Egypte, soutenue par les non-alignés, réclame aussi qu'Israël adhère au TNP, et réclame une conférence mettant en place un Proche-Orient «dénucléarisé». Une controverse sur ce sujet risquerait de paralyser la conférence.