Le rideau est tombé sur les huitièmes Championnats du monde d'athlétisme. Organisés pour la première fois en Amérique et plus précisément à Edmonton la canadienne. Ils se sont déroulés en l'absence de plusieurs champions dont Saïd Guerni pour cause de blessure. Mis à part Saïdi Sief Ali, médaille d'argent malgré tout, la satisfaction est venue du jeune Malik Louahla éliminé en demi-finales, mais dans le temps remarquable de 45''13 améliorant nettement son ancien record national. Hammad Abderahmane n'a pas été à la hauteur des espérances placées en lui. A l'inverse de l'épreuve de qualification, il a paru en finale hors des normes, mentales notamment, qui lui ont souvent permis de s'élever et de se mettre au diapason des meilleurs. Nouria Benida Merah, l'autre médaillée de Sydney qui n'avait pas paru au meilleur de sa forme avant Edmonton, difficilement qualifiée pour la finale ne l'a finalement pas disputée. En l'absence de communication et d'information officielle de la délégation ou de la fédération, les spéculations vont bon train. Les échos parvenus de la capitale de l'Alberta donnent plusieurs versions. Nous citerons celle qui dit que la championne olympique était malade. C'est ce qui explique sa mauvaise performance lors des qualifications. Une autre parle d'une blessure soignée à la hâte par un médecin dépêché sans consultation préalable du staff médical et de son entraîneur. Le médicament utilisé aurait été la cause d'effets secondaires ne permettant pas à notre championne de s'entraîner convenablement et, bien sûr, de concourir avec tous ses moyens. D'où la décision de ne pas participer à la finale. C'est pourquoi le rapport officiel que la délégation fera à son retour est attendu avec impatience. D'une manière plus générale, ces huitièmes Championnats du monde ont permis au continent africain de confirmer sa présence et sa valeur au plus haut niveau. Six de ses sélections nationales ont remporté des médailles. Le Sénégal avec l'or de Mbacke Thiam sur le 400 mètres et le Cameroun avec l'argent de Mbango au triple saut, accèdent au podium pour la première fois. Malgré des moyens financièrement et techniquement souvent dérisoires par rapport aux autres, dont les nôtres, les médaillés d'Edmonton nouveaux ou déjà anciens, mettent de toute évidence au premier plan le sérieux et la rigueur de leur préparation. Ces paramètres sont indispensables à toute réussite. Les qualités intrinsèques même mondialement reconnues sont insuffisantes en elles-mêmes.