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Le Tchad entre en scène...
63E FESTIVAL DE CANNES
Publié dans L'Expression le 17 - 05 - 2010

Pour la première fois de son histoire, le cinéma tchadien est représenté à Cannes en compétition officielle. Un Homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun fait entrer sur la Croisette les tumultes de N'Djamena, secouée par la guerre civile.
«Un homme qui crie, n'est pas un ours qui danse», disait Aimé Césaire...Mahamat-Saleh Haroun a donc choisi de parler de l'homme plutôt que de la bête...Mais entre les deux espèces, à vrai dire, il n'y a que l'espace d'une métaphore: le monde sauvage...
Dans le cas du plantigrade, il s'agirait d'un milieu naturel, nécessaire à son évolution, tandis que pour le bipède en pantalon, il serait plutôt question d'un cadre de vie, d'un pays, détruit par la folie sans cesse renouvelée des hommes, ici les Tchadiens, et de ceux qui on toujours attisé les feux de la discorde depuis les indépendances, du temps où N'Djamena s'appelait Fort Lamy et où Tombal Baye y régnait en président. Depuis, objet de toutes les convoitises (pour des raisons stratégico-géologiques), le Tchad est devenu le parfait symbole de la gabegie personnifiée. Goukouni Ouedeï, Hissène Habré, Idriss Déby se sont amusés à incarner un jeu de rôle macabre, surtout pour les populations impuissantes devant une telle violence pour accaparer le pouvoir. Sans compter la guerre aux confins du Darfour...
C'est dans ce contexte que M.-S.Haroun a posé les termes de son histoire. Un Homme qui crie commence par une intéressante scène aquatique. Une piscine dans un hôtel touristique...
Un père et son fils, s'offrent un moment de répit, pour se mesurer en un duel de plongée en apnée...
Dans la première manche, le fils laisse filer la victoire, puis reprend les choses en main...Les deux hommes travaillent en fait dans cet hôtel...Jusqu'au jour où les premiers effets collatéraux de la guerre qui tonne non loin, deviennent, pour eux, réalité. Madame Wang, la gérante des lieux convoque Adam, le père, pour lui signifier qu'il n'y a pas lieu, maintenant de se mettre à deux sur la piscine. Elle le mute d'emblée au poste de garde-barrière, à l'entrée du complexe hôtelier. Sauf que cette mesure, qui aurait pu être considérée comme un moindre mal, vu le contexte économique, est synonyme, pour Adam, de catastrophe personnelle.
Pis, c'est l'échec de toute une vie qu'il voit tomber sur lui comme un pain de glace sur un Tchadien dans le désert qui, au lieu de le désaltérer va l'assommer. C'est que notre héros a été champion d'Afrique de natation en 1965, d'où son surnom de «Champion» que tout le monde lui lance. Et là, Mahamat-Saleh Haroun met au jour la pépite qui peut donner à un scénario tout son éclat. Le thème, il l'avait dès le départ et à ce tournant de l'histoire surgit la thématique. La deuxième béquille nécessaire pour qu'un script se mette debout tout seul.
«Quel est le prix à payer, pour récupérer l'estime de soi, que l'on ressent perdue?»
A cette question qui est au coeur de sa thématique, le cinéaste tarde à répondre, préférant prolonger à l'ennui le processus d'exposition de son histoire...Et quand cela est clairement dit, dans le dernier quart d'heure, la pelote est partie en roue libre, pour se dévider toute seule. Laissant le spectateur en rade avec une émotion qu'il n'a pu exploiter jusque-là. Car lorsque le père maître-nageur révèle qu'il a cédé son fils à l'armée dans le cadre de l'effort de guerre, récupérant, du coup, son poste de maître-nageur, il ne reste plus de grain à moudre et étrangement, le film s'égare dans des contrées déjà explorées, de fort belle manière par l'Algérien Amory Hakka dans La Maison jaune. En effet, s'affirme alors une confusion mémorielle troublante entre les deux films...
Dans le film de Haroun, le père perd, dans un premier temps, l'appétit à la suite de son éloignement des bords de la piscine de l'hôtel et sombrant par la suite dans un état dépressionnaire chronique lorsque l'armée vient prendre son fils pour l'envoyer sur le front des hostilités...
Et une fois l'aveu craché, le père se risquera, sur un side-car, à franchir des barrages militaires, s'aventurant dans le désert pour ramener avec lui, son fils mourant...
Chez Hakkar, c'est la mère qui se noie dans un stress sans fin à la suite de la mort de son fils, gendarme, en service commandé, dans les Aurès...Et lui aussi, s'aide d'un véhicule à moteur, une Lambretta, pour ramener à la maison le cercueil de son fils...
Conclusion, les drames de la violence en Afrique, engendreraient les mêmes réactions désespérées, nous contenterons-nous de dire...
L'histoire a touché dès le premier pitch et c'est l'essentiel, car elle aura permis au film d'exister. «Nous avons réuni sans trop de difficultés les deux millions d'euros nécessaires», confie Haroun.
Reste maintenant à Un Homme qui crie à se situer sur une échelle stratigraphique, celle qui concerne le temps géologique et qui est fondée sur l'étude des strates sédimentaires qui se sont déposées au fil du temps...
Pour ce faire, interrogeons donc la mémoire du cinéma africain, à l'heure où le Continent célèbre le cinquantenaire des premières indépendances...


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