Même si la situation sécuritaire s'est améliorée, les menaces sont toujours présentes. S'exprimant sur ce sujet, en marge de la séance des questions orales, il a constaté qu'elle s'est «considérablement améliorée». «La situation sécuritaire est stable, elle s'est considérablement améliorée», a-t-il réitéré, ajoutant toutefois: «Cela ne veut pas dire que la situation est parfaite.» Adoptant un discours franc, M.Ould Kablia n'a pas omis de relever la persistance des actes terroristes. «Si les grandes opérations perpétrées par les terroristes ont cessé du fait de la présence et du travail considérable accompli par les services de sécurité, il n'en reste pas moins qu'il y a des actions indirectes, telles que les bombes artisanales qui causent quelques dégâts et également un certain nombre d'enlèvements, bien qu'ils aient diminué», a-t-il dit. Il a estimé le nombre d'enlèvements à un par mois en moyenne, il faut reconnaître que le phénomène des enlèvements est un des maux qui menacent sérieusement la vie des citoyens ces derniers temps. Le nouveau ministre de l'Intérieur ne s'est pas contenté d'un l'état des lieux à l'intérieur du pays, il est même revenu sur la situation sécuritaire dans la région du Sahel. «C'est une stratégie minutieusement planifiée», a-t-il affirmé en réponse à une question d'un parlementaire. «La sécurité dans la région du Sahel n'est plus une action isolée ou secondaire, mais une stratégie planifiée avec minutie», a indiqué M.Ould Kablia. Et de renchérir: «Il a fallu la prendre en charge (sécurité) de manière globale et sous tous ses aspects.» Le ministre s'est beaucoup attardé sur ce sujet. «La région du Sahel est convoitée par les forces internationales traditionnelles qui aspirent à accaparer des richesses de la région avec des visées politiques et géostratégiques», a-t-il indiqué en guise de rappel. Sur ce point, justement, il a saisi l'occasion pour appeler les pays du Sahel à lutter ensemble contre le terrorisme et ses multiples connexions, notamment contre les réseaux de trafic d'armes et de drogue et à renforcer la coopération économique, culturelle et sociale entre ces pays. Il a affirmé que l'accord conclu récemment en avril 2010 à Alger, par les chefs d'états-majors des pays de la région sahélo-saharienne (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), «consacre la détermination des gouvernements de ces pays à trouver des moyens adéquats pour assurer la sécurité de la région sans aucune ingérence étrangère». Il a révélé, en outre, l'installation d'une commission commune des chefs d'états-majors à Tamanrasset (Algérie) «pour ériger un front commun de lutte contre le terrorisme». Par ailleurs, et concernant l'immigration clandestine, le ministre a indiqué que l'Algérie, qui était un pays de transit pour des Africains entrant illégalement en l'Algérie, «est devenue avec le temps un pays d'installation pour ces immigrants». Néanmoins, il a indiqué que grâce aux différentes mesures prises par l'Algérie pour juguler ce phénomène, le nombre d'immigrés clandestins arrêtés et reconduits aux frontières a connu une baisse, passant de 11.599 en 2006 à 8565 en 2008.