Deux jours durant, l'ensemble des sujets chauds intéressant cette catégorie de citoyen a été débattu. L'Organisation nationale des victimes du terrorisme et ayants droit (Onvitad) a réuni son conseil national hier et avant-hier au Mouflon d'Or, sis au Parc des loisirs de Ben Aknoun. Une occasion en or pour Rabha Tounsi et ses troupes de mettre les points sur les «i». Outre la réélection des mem-bres du bureau national en présence d'un huissier de justice, une modification du règlement intérieur et du statut de l'organisation a également été effectuée. Cette option, croit-on savoir, vise en premier chef à prémunir l'Onvitad contre d'autres débordements et crises internes. Au plan organique, des mesures disciplinaires très sévères sont prévues contre tous les adhérents qui enfreindraient le règlement et les statuts de l'organisation. Il est aussi question de revoir les critères présidant à l'acquisition du statut de victime du terrorisme. Une initiative qui pourrait aider à y voir un peu plus clair dans cette affaire, et même à démasquer les éventuelles fausses victimes suivant les nouveaux critères définis et adoptés à l'unanimité par les membres du conseil national de cette organisation. Sur le plan politique, l'Onvitad a réitéré son soutien indéfectible au programme du Président Bouteflika, précisant au passage que «la concorde civile a apporté des fruits indéniables qu'il ne faut surtout pas dénier». L'Onvitad, consciente que la voie vers le rétablissement de la paix est encore longue et semmée d'embûches, apporte son «soutien à la réconciliation nationale». Entendre par là la fameuse concorde nationale qui tient tant au coeur du Président et qui reste diversement appréciée, interprétée et commentée suivant les teintes politiques de chacun. C'est pour cette raison sans doute que l'Onvitad insiste tout particulièrement dans un communiqué rendu public à l'issue de ces travaux, sur le «caractère apolitique de l'organisation» et sa «non-affiliation à aucune formation politique». Le soutien ainsi apporté par cette association au projet présidentiel de rétablissement de la paix, apporte un élément nouveau et de taille, dans le débat. Les victimes du terrorisme et les ayants droit, en effet, sont les mieux placés pour accepter ou non une pareille démarche. Si la victime accepte, en effet, de passer l'éponge et de pardonner au nom du rétablissement de la paix et des intérêts suprêmes de la patrie, les tenants de l'éradication auront beau rôle à maintenir un cap n'intéressant plus personne. Reste quand même à préciser, comme devrait le souligner l'Onvitad, et comme le rappelle cruellement l'histoire ancienne et actuelle de l'humanité, que ni la paix ni le pardon ne peuvent être obtenus sans la vérité et la justice.