Les efforts des services de sécurité algérien et tunisien ont semé la panique au sein d'un réseau de faux monnayeurs internationaux. Détails. Il y a quelques jours, plusieurs quotidiens nationaux ont fait état de l'arrestation de ressortissants algériens, dont une femme, à Tunis, sous l'accusation de trafic de mercure rouge. La police tunisienne a procédé à ces arrestations au niveau du café de Paris, boulevard Habib-Bourguiba, en plein centre de la capitale tunisienne. Ces arrestations ont notamment concerné des personnes de nationalité tunisienne, accusées d'être complices dans ce trafic. Sur les ressortissants algériens, les policiers tunisiens ont découvert entre 2 à 5 litres de mercure rouge. Les supputations sont allées dans le sens d'un réseau spécialisé dans la fabrication d'explosifs à base de cette matière. Après investigations, il ressort qu'il s'agit d'une toute autre piste. Le mercure rouge est une matière fissible, particulièrement polluante et hautement cancérigène. Mais le plus troublant est que cette matière entre dans la fabrication et l'impression de faux billets. Selon nos sources, ces arrestations ont mis au grand jour l'existence d'un important réseau de faussaires de monnaie qui s'étend de la région centre du pays - de Blida plus précisément - jusqu'à Israël, via la Tunisie en passant par la ville de Annaba. En Tunisie, les personnes récemment arrêtées, étaient en contact avec un ressortissant tunisien d'origine juive. Ce dernier réceptionnait la «marchandise» et assurait son acheminement vers l'Etat hébreu. L'homme est en contact permanent avec la pègre israélienne, connue pour être l'une des plus actives, donc des plus dangereuses du Bassin méditerranéen. Proportionnellement à la très large présence de la diaspora juive à travers le monde, les barons de la mafia israélienne ont étendu leur champ d'action sur toute la planète en visant les marchés et les zones les plus attractives et les plus opportunes pour tout genre de trafic. Le mercure rouge, faut-il le préciser, est soumis à de draconiennes mesures de surveillance lors de sa fabrication et de son transport dans plusieurs pays. Dans cette optique, les faussaires internationaux ont pu trouver plus de facilité pour s'approvisionner avec le soutien d'un réseau algérien. Cette organisation, selon quelques indiscrétions, bénéficie d'un solide réseau de complices à divers niveaux. A Blida, des personnes ont été appréhendées par les services de sécurité, et à l'est du pays, les enquêtes ciblent l'usine de Azzaba qui fabrique cette matière pour déterminer si des fuites ou autres détournements de mercure rouge ont été opérés. En Algérie, et rien que pour le premier semestre 2001, les services de sécurité ont eu à traiter 91 affaires de fausse monnaie qui se sont soldées par la mise derrière les barreaux de 51 personnes, alors que le nombre des affaires du même genre, traité pendant l'exercice 2000, est de 137 cas. C'est dire que c'est une activité en plein essor et dont les réseaux mafieux intensifient l'activité en étendant leur zone à quelques pays du pourtour méditerranéen. En outre, cette toute récente affaire pose de sérieuses interrogations et remet sous les feux de l'actualité la perméabilité de nos frontières Est qui sont devenues une véritable passoire au grand bonheur des trafiquants de tout acabit. Nos informateurs évoquent le poste-frontière de Bouchebka comme point de passage des Algériens, dont la majorité, native de Tébessa, a acheminé le mercure rouge. Ce poste, comme nous l'avions déjà relaté dans une enquête publiée par notre journal en mars dernier sur les réseaux de trabendo de la région, est l'un des plus importants quant à la concentration de contrebande du pays. A l'époque, F., versé dans la contrebande d'appareils ménagers, nous avait confié: «Je vois souvent au poste-frontière des semi-remorques qui passent sans le moindre contrôle, ils appartiennent en général aux gros bonnets de Bir El-Ater. Dieu seul sait ce que transportent ces camions.» Cette affaire est symptomatique des accointances mondialistes de la mafia locale qui profite des ouvertures qu'offre la planétarisation des trafics en tout genre.