Le gouvernement algérien a présenté un document circonstancié pour étayer sa thèse. L'Algérie a plaidé samedi la cause africaine au Sommet du G8-G20 tenu à Huntsville et Toronto, au Canada. Elle a mis au centre des débats la place de l'Afrique au niveau de la gouvernance mondiale. «Nous revendiquons une représentation plus juste et plus équitable de l'Afrique au niveau du G20 qui a pour vocation de s'occuper beaucoup plus de la gouvernance mondiale économique et financière», a affirmé Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, lors d'un point de presse à Toronto. L'Algérie a présenté un mémorandum sur ses actions en matière de partenariat, en dépit de la crise économique et financière internationale. «Il s'agit d'un document de huit pages qui résume bien ce que le pays a fait dans ce cadre et quelles sont ses idées dans le domaine de l'amélioration du partenariat entre le G8 et l'Afrique et quelle doit être la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale», a-t-il expliqué. A ce titre, le ministre a rappelé que le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a toujours défendu le droit de l'Afrique d'être réellement présente dans la gouvernance mondiale et d'être bien représentée dans le processus de négociations, de prise de décisions et de leur mise en oeuvre. Sur ce plan, M.Messahel a exprimé son souhait que le prochain sommet du G8, prévu en France, soit l'occasion de faire en sorte que l'évaluation mutuelle du partenariat Afrique-G8 soit permanente. Cela dit, le ministre a déclaré que l'évaluation du partenariat Afrique-G8 a été le fait marquant du Sommet tenu entre les deux parties «Le Somment de Muskoka (Huntsville) était l'occasion d'évaluer ce qui a été fait par le G8 et par l'Afrique depuis le lancement de leur partenariat, en 2001», a estimé M.Messahel. De leur côté, les pays les plus industrialisés de la planète ont présenté leurs propres conclusions sur leur partenariat avec l'Afrique. «Nous avons été destinataire d'un rapport présenté par le G8 sur les actions qu'il a entreprises depuis le début du partenariat à travers des mesures d'accompagnement», a indiqué M.Messahel. Par ailleurs, l'Afrique aussi a présenté un document qui fait ressortir les engagements qu'elle a pris dans le cadre de son développement. Ainsi, les gouvernements africains ont présenté les étapes franchies, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité. Dans ce domaine, l'Afrique a consenti des efforts importants depuis 10 ans. En conséquence, le nombre de conflits, qui était de 13 avant le lancement du Nepad en 2001, est passé à trois actuellement. «C'est dire combien d'efforts ont été faits pour ramener la paix et la stabilité dans le continent et surtout pour que l'Afrique joue son rôle de leader dans le règlement des conflits», a soutenu M.Messahel. Sur le plan économique, L'Afrique a réalisé un parcours intéressant. Pour preuve, elle est passée d'un taux de croissance négatif enregistré durant les année 1990, à une moyenne de 4% à 5%. En outre, M.Messahel a affirmé que l'Afrique a fait des progrès dans le domaine de la démocratisation des régimes, notamment durant ces 10 dernières années. En ce sens, il a mis l'accent sur l'importance de la résolution adoptée à Alger en 1999. Laquelle résolution condamne les prises de pouvoir par la force et les régimes nés d'un processus non constitutionnel. «Cette tendance s'est raffermie au cours de ces dernières années et nous sommes le seul continent à avoir un Mécanisme d'évaluation par les pairs (Maep) qui permet aux pays africains d'échanger leurs expériences en matière de gouvernance», a fait remarquer M.Messahel.