Le champion d'Algérie en titre, le MC Alger ne peut apparemment pas se passer de son péché mignon de toujours être tourmenté par des luttes intestines qui freinent le recrutement des joueurs et autres. Et c'est le cas à l'orée de cette saison où le professionnalisme pointe à l'horizon avec cette lutte au niveau de la présidence du club aux couleurs Vert et Rouge. Et il faut tout de suite le préciser, cette situation intrigue bien: dans un Etat de droit, il ne peut y avoir deux présidents pour un même club, d'autant que les deux personnalités jouissent d'une certaine «légitimité»! Une situation qui laisse vraiment les observateurs les plus avertis très perplexes. D'un côté, le président Sadek Amrous qui est légalement élu et d'un autre, Abdelhamid Zedek qui est en possession d'une décision du procureur de la République, se disputent ce poste de président du MCA alors que l'équipe est en train de préparer sa saison sous la houlette du nouveau coach, Alain Michel. Pour Amrous, c'est la légitimité d'une assemblée générale qui fait force de loi pour la présidence du MCA. Il est certes logique que c'est Amrous qui est le président légitime au vu des règlements et statuts de la Fédération algérienne de football et ceux de la Fifa qui ne veut rien entendre sur un cas d'ingérence hors sport. D'ailleurs, Amrous est très direct dans ses précisions: «Je suis très tranquille dans la mesure où je suis élu par une assemblée générale et seule cette assemblée générale pourra me relever de mes fonctions.» Concernant le cas «Zedek», le président actuel du MCA, fait remarquer: «Lui, il possède juste un récépissé, mais moi, je suis en possession d'un agrément.» Et là, effectivement entre un récépissé et un agrément, c'est ce dernier qui a le plus de poids. Quant à Zedek, il ne cache pas ses intentions en déclarant de son côté: «Je suis le président du Mouloudia d'Alger et toute décision prise par les pensionnaires de la villa (siège du MCA) sera illégale et exposera son ou ses auteurs à des poursuites pénales.» Et en évoquant la justice, le président Amrous est très serin déclarant, entre autres: «Je fais bien confiance à la justice de mon pays.» En tout cas, le Mouloudia d'Alger vit presque le même scénario de l'intersaison et ce, depuis ces dernières années. A chaque fois, l'équipe est confrontée à ce problème d'instabilité au sein de sa propre direction. Ce qui n'arrange nullement l'affaire des joueurs qui se retrouvent partagés et dans l'expectative. La «peur» d'être dans un clan au lieu d'un autre, hante les esprits des joueurs et ils se gardent donc de tout commentaire. Mais, ce n'est nullement leur faute, car c'est un problème d'ordre juridique et institutionnel. Et puis, les acteurs, ce ne sont plus eux, et cela ne se passe nullement sur un terrain de football, mais aux alentours de la villa de Chéraga, siège de la présidence de ce club prestigieux. Et sur le plan «officiel», rien n'indique que cette situation va trouver son épilogue. Chaque clan s'estime lésé par l'autre et se croit investi de cette responsabilité de diriger l'équipe. Les pouvoirs publics se doivent d'intervenir pour régler définitivement ce cas qui risque, non seulement de nuire au Mouloudia d'Alger, futur représentant du pays en Ligue des champions africaine, mais également au football algérien. D'autre part, il y a bien des sages au Mouloudia d'Alger et une intervention de leur part pour trouver une solution définitive à leur club est devenue indispensable pour ne pas dire: une mission à accomplir avec la plus grande diplomatie et toute la vigilance qu'il faut. L'image du club et du pays sont bel et bien en jeu. D'ailleurs, l'équipe se prépare pour son prochain stage en... Pologne. Signe révélateur...