La pénurie que connaît le marché pharmaceutique algérien, et qui va crescendo, est-elle en voie de résorption ? C'est du moins ce qu'assure Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé. « Des conteneurs acheminant les premiers lots de 54 médicaments sont attendus ce soir (hier, ndlr) ou demain matin au plus tard (aujourd'hui, ndlr) », a affirmé le ministre, hier, en marge d'un séminaire de formation d'imams et de mourchidate. Ainsi, « sur instruction du Premier ministre », et suite à une concertation entre le ministère des Finances et la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), une somme de 4 milliards de dinars a été débloquée afin de parer à l'urgence de cette situation sanitaire critique. « La PCH, qui est en charge de l'importation et de la distribution de ces produits, dispose de crédits au niveau de deux banques publiques : le CPA et la BNA. Les fonds ont été, jusqu'à l'heure actuelle, débloqués par la première », explique-t-il. « Mais, nous avons préféré ne pas attendre que la seconde octroie le reste de l'enveloppe de 10 milliards de dinars initialement prévue », précise-t-il toutefois. Cette opération de « renflouement » des pharmacies s'étalera sur combien de temps ? « Elle commencera dans l'immédiat. Pour le reste, nous ne pouvons pas nous prononcer, car nous sommes tributaires de plusieurs paramètres, dont le transport maritime », se défend M. Ould Abbès. De même, il semblerait, selon ce dernier, que les laboratoires tendent eux-mêmes à freiner l'importation de certains médicaments. « Nous devions acheter de toute urgence un produit auprès d'un grand laboratoire étranger. Toutefois, celui-ci n'était pas dans la possibilité de procéder à l'impression de notices explicatives en langue arabe », raconte le ministre. Procédure obligatoire. « J'ai cependant pris sur moi la responsabilité de ne pas attendre septembre pour obtenir ce médicament en question, et ce, au vu de son importance. Mieux vaut avoir des notices exclusivement en français et en anglais, plutôt que de laisser les gens mourir », se justifie M. Ould Abbès. Celui-ci, se voulant rassurant, voire trop optimiste, promet que la situation sera assainie au plus vite. « La volonté est là, et les moyens aussi. Pour le reste, tout n'est qu'une question d'organisation », commente-t-il. « J'ai pris des décisions fermes qui seront dévoilées au moment opportun. J'ai, par exemple, annulé hier un contrat relatif à un scanner qui a été acheté, dans des conditions plutôt douteuses. Un fournisseur s'est plaint, preuve à l'appui, que ce n'était pas régulier. Le marché a été annulé », dévoile-t-il, se refusant toutefois à donner plus de détails quant à cette affaire. La viande indienne est aux normes sanitaires Concernant l'un des autres volets sanitaires qui fait l'actualité, le ministre de la Santé a affirmé que les neuf syndicats autonomes de la santé seront « peut-être reçus demain (aujourd'hui) ». M. Ould Abbès avait récemment assuré que des réunions de travail devaient être tenues avant le mois de Ramadhan. « Une chose est sûre, ils seront associés à toutes les actions de la tutelle et à tous les comités nationaux à mettre en place. Ils vont, par exemple, faire partie du comité qui prépare la nouvelle loi sanitaire et la nouvelle carte sanitaire » révèle-t-il. Enigmatique, le ministre conclut en confiant que des « mesures agréables, qui vont plaire aux syndicats, seront bientôt annoncées ». Autre sujet d'actualité, préoccupation majeure des ménages en cette veille de mois sacré, la viande indienne. Selon lui, cette viande répond à toutes les normes et exigences sanitaires. « Cette campagne de dénigrement n'est qu'une propagande, faites de rumeurs et de contrevérités, qui ne vise que la déstabilisation du pays et de la population », avance-t-il.