M.Hasbellaoui, directeur commercial à l'Onps, reconnaît que des perturbations circonscrites au niveau de certains établissements subsistent encore. Elle sont liées essentiellement au problème de distribution. Un argument loin, même très loin d'apaiser l'inquiétude des parents qui souffrent le martyre en quête du manuel dont la qualité et le contenu déçoivent. Selon le directeur, la distribution s'effectue en deux volets. Il y a d'une part, dit-il, les établissements du secondaire pourvus d'un budget et pour qui le problème d'approvisionnement ne se pose pas et les établissements primaires, d'autre part, dépourvus de cet «avantage» financier. Du point de vue des attributions, précise notre interlocuteur, ce sont les collectivités locales qui devaient se charger de cette tâche: «Il se trouve qu'elles sont trop occupées par la préparation des prochaines élections», ajoutant par ailleurs que «certains établissements ne jouent pas le jeu en refusant notamment de vendre ou de retirer leurs quotas». Les besoins recensés pour cette année ont été évalués à 2.661.500 livres, et plus de 24 millions d'ouvrages ont été réceptionnés au niveau des centres de distribution, a indiqué le directeur commercial de l'Onps qui précise qu'il a un stock considérable estimé à 9.563.000 de livres. La situation n'est pas perçue sous cet angle par les parents d'élèves. Pour eux, ce phénomène cyclique «auquel ils ont pris l'habitude durant depuis maintenant des années» s'est aggravé pour cette rentrée. En plus des prix généralement inaccessibles à toutes les bourses, avancent plusieurs parents, certains ouvrages n'existent même pas au niveau des établissements. «On nous renvoie vers les points de vente de l'Onps qu'il n'est pas du tout évident de repérer et nous nous retrouvons malgré nous devant les étals des trabendistes». La qualité et le contenu de ces ouvrages constituent une autre inquiétude des parents d'élèves. «Alors qu'il y a des élèves qui savent lire et écrire déjà à l'âge de six ans, nos livres proposent à nos enfants de colorier des images! C'est horriblement vide», s'indigne un parent. Des photos indéchiffrables, un contenu inconsistant et très loin d'une réalité de plus en plus dominée par la parabole et l'Internet. Le désarroi des parents est d'autant plus grand au regard de l'impuissance des pouvoirs face au «charlatanisme pédagogique». Une révision des manuels scolaires a été faite en 1989 et en 1995, mais n'a touché que quelques matières, en 1998 les formules les plus islamistes ont été supprimées du livre d'éducation islamique et c'est depuis l'année 2000 que des révisions partielles commencent à toucher certaines matières. «Les programmes sont à revoir (...) et le manuel scolaire est complètement dépassé», a déclaré il y a quelques jours, sur les colonnes d'un confrère, le directeur de l'Institut national de recherche en éducation (Inre) M.Lagha.