Les participants ont rappelé l'enjeu de ce concept qui vise à concilier l'efficacité économique, la maîtrise de l'environnement et les préoccupations sociales. L'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa a organisé, en collaboration avec l'université de Haute-Alsace (France), un colloque international les 8 et 9 novembre sur le développement durable intitulé «Le développement durable, projets et engagements». Ce colloque s'inscrit dans le cadre de la convention reliant les deux universités d'une part et du prolongement des différentes manifestations scientifiques organisées par les deux universités, d'autre part. Lors de la cérémonie d'ouverture, le nouveau wali de Béjaïa Ahmed Hamou Touhami, et le président d'APW, Hamid Ferhat, ont prononcé des allocutions en plus de celle du recteur, Djoudi Merabet, et de la chef de délégation de l'université de Haute-Alsace, Josiane Stoessel-Ritz. Si l'allocution du nouveau wali de Béjaïa, Ahmed Hamou Touhami, a été de nature protocolaire mettant en exergue le rôle de l'université dans ce genre de débat, celle du président d'APW, Hamid Ferhat, s'inscrit politiquement dans le sillage du changement tant attendu. En effet, elle a été l'occasion pour lui de faire passer son message relatif à la nécessité de décentralisation, de démocratisation et de la bonne gouvernance, comme condition sine qua non pour s'engager dans le processus de développement durable. En outre, ce sont huit séances de travail étalées sur deux jours englobant pas moins de 36 thèmes différents et variés portant sur plusieurs volets relatif à l'économie, au social, à l'environnement, à la culture qui ont ponctué ce colloque international. «Engagements individuel et collectif dans les projets de développement durable, la finance socialement responsable: entre efficacité de l'action et dépendance théorique, la micro-finance, pauvreté et développement durable en Algérie, coopération Nord-Sud en quête de sens,» ont été, entre autres, les thèmes ayant suscité beaucoup de débats. Dans son intervention en dialogue avec sa collègue Mathieu Nicole de l'université Ladyss, Paris1, Blanc Maurice, de l'université de Strasbourg, a mis l'accent sur la question sociale dans le développement durable en mettant en exergue trois grands facteurs aussi importants que nécessaires, le social, la solidarité et la démocratie. «Le développement durable ne se décrète pas par la loi. Il se cultive dans la pratique et la gouvernance. Face à la crise financière internationale il est plus que fondamental de penser globalement et agir localement afin d'arriver à trouver des solutions locales pour un désordre global», déclare-t-il dans son intervention avant d'insister sur l'obligation d'avoir une vision à long terme qui doit dépasser les rapprochements des visions politiques et scientifiques. «L'engagement collectif passe par la création d'une communauté de projets qui sera animée par des engagements et des mobilisations», a-t-il souligné. En ce troisième millénaire, le concept de développement durable, enjeu fondamental de la planète, ne doit pas rester otage du politique ou plutôt du manque de stratégie et de planification. Quelle approche doit-on avoir? Que représente-t-il sur le plan économique? Comment concilier le progrès économique et social et la préservation de l'environnement? Tant de questionnements qui restent posés et qui nécessitent un large débat à tous les niveaux. L'université de Béjaïa a eu le mérite d'engager le débat sur la question du développement durable à l'ère de la mondialisation et de la globalisation économique.