Interrogé sur les grandes lignes de ce projet de loi, le ministre s'est contenté de souligner que ce sera une version «dépoussiérée et toilettée de la loi 85-05». La distribution du médicament sera mise sous régime. Le nombre d'opérateurs assurant l'approvisionnement du marché du médicament sera réduit. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière promet des mesures dans ce sens. «Le nombre est effectivement excessif et nous allons prendre des mesures pour le réduire», a déclaré M.Ould Abbès lors d'un séminaire consacré au médicament, jeudi dernier, par le Conseil de la Nation. Cette décision intervient après l'exposé présenté sur le nombre alarmant des grossistes en Algérie. Ils sont 590 commerçants qui opèrent dans le médicament en Algérie, selon le professeur Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP). «C'est alarmant et c'est scandaleux de voir tant de grossistes qui opèrent sur le marché», a-t-il dénoncé en précisant qu'en France, il y en a seulement trois qui approvisionnement le marché. Il explique que les ruptures de médicaments sont liées entre autres, à la présence de nombreux grossistes sur le marché, ce qui complique davantage le contrôle. Profitant de la présence du ministre, M.Benhamdine a appelé à mettre de l'ordre dans ce secteur. «Il suffisait de redéfinir le cahier des charges pour que le terrain se nettoie de lui-même», a-t-il indiqué. Selon lui, le cahier des charges doit être conforme aux normes appliquées partout ailleurs, soit un stock de 15 jours, la détention de 90% de la nomenclature médicale et la livraison dans un délai maximal de 48 heures. Les intervenants au débat ont relevé tous les dysfonctionnements qui caractérisent la gestion de la politique du médicament. Ils ont relevé même le blocage dont souffre l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (Anpp). Alors que le texte portant sa création a été voté en juillet 2008, les textes d'application ne sont pas encore publiés. De son côté, M.Benhamdine a estimé que l'Etat doit subventionner, en partie, le budget de l'Anpp «puisque les calculs ont montré que les recettes ne peuvent même pas couvrir la masse salariale du personnel». Or la loi, a-t-il dit, prévoit une indépendance financière, avec le maintien de la tutelle du ministère de la Santé dans la gestion. M.Benhamdine a, par ailleurs, contesté le fait que le texte de loi ne prévoit pas l'intégration du Laboratoire national du contrôle médical à l'Anpp, estimant que ceci lui ôte (à l'Anpp) la moitié de ses prérogatives. Sur ce sujet précis, M.Ould Abbès a assuré que l'agence sera fonctionnelle dans un «proche avenir». Il a précisé que la réglementation de cette agence constitue l'une des nouveautés de la nouvelle loi sanitaire qui sera présentée au gouvernement au mois de décembre prochain. Interrogé sur les grandes lignes de ce projet de loi, le ministre s'est contenté de souligner que ce sera une version «dépoussiérée et toilettée de la loi 85-05». En termes plus clairs, il a précisé qu'«elle permettra l'assainissement de la pratique médicale». A propos de la liste nationale des médicaments essentiels, M.Ould Abbès a déclaré qu'elle sera «revue à la baisse». «Nous sommes à 600 médicaments et c'est un peu trop», a-t-il considéré. Il a, toutefois, assuré que la liste des médicaments interdits à l'importation a été augmentée de 100 nouveaux noms pour atteindre ainsi 250. L'interdiction ne sera cependant effective qu'après la réception par le ministère d'un engagement écrit par les producteurs algériens d'assurer les quantités nécessaires pour couvrir le besoin national en médicaments pour l'année 2010. Par ailleurs, le ministre a fait savoir que 5 millions de doses de vaccin H1N1 seront incinérées au cours de la semaine prochaine.