Plusieurs édifices publics ont été saccagés au centre-ville dont celui de la compagnie Air Algérie totalement détruit. Depuis vendredi, la ville de Tizi Ouzou a été sporadiquement, le théâtre d'affrontements entre de jeunes manifestants et les brigades antiémeute. Les hostilités ont éclaté en plusieurs quartiers de la capitale du Djurdjura. Au quartier des Genêts, au niveau de la gare routière située à la sortie Ouest, à la Nouvelle-Ville, à la cité Cadi, à la Haute Ville, les jeunes manifestants ont scandé des slogans dénonçant la mal-vie ainsi que les multiples problèmes sociaux comme le chômage. Jusqu'à hier samedi après-midi, le climat insurrectionnel régnait à travers toutes les avenues. Plusieurs édifices publics ont été saccagés par les manifestants. Ceux se trouvant sur l'avenue Abane-Ramdane ont été les premiers à subir leurs foudres. Le siège de la compagnie Air Algérie a été totalement détruit. Hier matin, les dommages étaient encore visibles à l'intérieur des locaux. Le matériel informatique jonchait le sol, les vitres étaient brisées et les micro-ordinateurs avaient disparu, car vraisemblablement volés. Non loin de l'agence de la compagnie Air Algérie, le siège de la Cnep-Banque a, lui aussi, essuyé les foudres des manifestants qui ont brisé les vitres de la façade principale. A quelques mètres de là, d'autres manifestants s'en sont pris au siège de la wilaya. Le dispositif sécuritaire déployé n'a pas, là aussi, empêché les jeunes émeutiers de mettre le feu au portail principal de cet édifice de l'administration locale. Non loin du quartier des Genêts, les locaux de la Caisse nationale d'assurance maladie ont été pris pour cible par les jeunes en colère. Des dégâts considérables étaient, hier, encore visibles. Les petites villes de la périphérie n'ont, elles également, pas échappé à l'ambiance de destruction. A Tademaït, ville située à quelque 15 km au sud-ouest, les hostilités ont duré tout l'après-midi entre des jeunes émeutiers et les brigades antiémeute. Le même climat a régné durant la même journée dans la ville de Draâ Ben Khedda. Les édifices publics ont été la cible privilégiée des manifestants. Enfin, à noter que le calme revenu n'a duré que la matinée d'hier. Les émeutiers sont revenus à la charge hier, samedi, dans l'après-midi. Un important dispositif des brigades antiémeute a été dépêché pour occuper tous les axes de la ville. Les mêmes slogans ont été repris par les jeunes manifestants. Ce n'est que quelques heures plus tard que le calme est petit à petit revenu. Notons aussi, qu'au deuxième jour, les bâtiments des institutions n'ont pas été ciblés par les manifestants. Les commerces eux sont restés fermés vraisemblablement par crainte de voir les affrontements reprendre à tout moment alors que la circulation automobile est revenue à la normale. La ville de Tizi Ouzou, rideaux baissés, se remémorait les premières années des événements de 2001 en Kabylie.