A l'inverse des paramédicaux et des greffiers, les étudiants sont dans l'expectative. Les paramédicaux renfileront-ils leurs blouses à partir de demain? C'est fort possible. Tout va se décider lors du conseil national du syndicat algérien des paramédicaux (SAP) qui se tient aujourd'hui, en son siège, à Alger. «C'est lors de ce conseil que la résolution d'arrêter ou de maintenir la grève sera prise», a déclaré Lounès Ghachi, joint hier par téléphone. Il a, toutefois, souligné que la tendance lourde est pour la reprise du travail dans tous les hôpitaux du pays. «L'appel à l'arrêt du débrayage est quasi certain», a-t-il souligné. Pour le moment, rien n'est encore officiel. «La décision finale du SAP sera transmise à la presse aujourd'hui», a précisé M.Ghachi. Il a rappelé que les représentants du SAP ont été reçus par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. «Il y a eu satisfaction de nos revendications de la part du ministre qui s'est engagé à régler les problèmes soulevés», s'est félicité le secrétaire général du SAP. La nouveauté? Les deux parties ont cosigné un procès-verbal qui rend officiels les engagements du ministre. Cette information a été confirmée par M.Ould Abbès. Dans un communiqué, le département de la santé a affirmé que les représentants des paramédicaux, des biologistes et des sages-femmes, ont été reçus jeudi par le ministre. Ce dernier a saisi l'occasion pour informer les concernés des dernières mesures prises par le gouvernement. C'est officiel, le Premier ministre a signé les trois décrets portant création des instituts supérieurs de formation en sciences paramédicales, des instituts supérieurs des sages-femmes et des instituts de formation paramédicale. Ould Abbès a souligné que ces textes traduisaient l'ancrage juridique des projets des statuts particuliers des paramédicaux, des sages-femmes et des biologistes. «L'introduction au système LMD et à la classification A, à la catégorie 11, de ces trois corps, par la Fonction publique, est à un stade avancé», a souligné Ould Abbès. Pour leur part, les étudiants sont dans l'expectative. Pourtant la reprise des cours dans les universités et les grandes écoles a été annoncée en grande pompe. Quid de la réaction des principaux concernés? «Rien n'est encore décidé. Nous allons nous réunir dimanche (demain, Ndlr) pour prendre une résolution finale», a annoncé, hier, Mohamed, étudiant à l'Ecole nationale polytechnique (ENP) et membre de la coordination des grandes écoles. La réunion de demain portera, également, sur les dernières mesures prises par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il a, en effet, instruit les chefs d'établissements d'enseignement supérieur d'entamer des discussions avec la communauté universitaire. Cette série de réunions s'étalera du 27 février au 27 mars. Elles porteront sur l'élaboration des textes réglementaires qui doivent régir les correspondances entre l'ancien système et celui du LMD. «Le ministère a adressé une instruction aux chefs d'établissements d'enseignement supérieur les invitant à entamer des discussions avec la communauté universitaire (enseignants, étudiants et gestionnaires)», a indiqué jeudi, un communiqué du département de Rachid Harraoubia. Cette instruction fait suite à la décision du Conseil des ministres du 22 février, d'abroger le décret N°10-315 du 13 décembre 2010. Elle est élaborée conformément aux recommandations de la Conférence nationale des chefs d'établissement du 17 février 2011 dernier. Le décret en question a suscité le mécontentement des étudiants des grandes écoles et universités. Ce mécontentement est-il résorbé? «Nous avons des réserves sur le recrutement des magistrants et doctorants», a fait remarquer Yahia, membre de la coordination des universités. «Nous allons nous réunir demain (aujourd'hui) pour décider de la suite à donner à notre mouvement de contestation», a-t-il nuancé. Par ailleurs, les greffiers ont repris jeudi le travail au niveau de toutes les juridictions du territoire national. Cette résolution a été prise au lendemain de la réunion entre le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, et les représentants des fonctionnaires de ce secteur. Les mesures du dernier conseil des ministre ramèneront-elles le calme dans les secteurs de la santé, de l'enseignement supérieur et de la justice? Réponse dans les jours prochains.