Les employés de Sonelgaz, Asmidal et ArcelorMittal d'El Hadjar sont entrés en grève. Après une courte accalmie, les vents de la contestation semblent revenir, pour souffler cette fois-ci sur les pôles industriels de la wilaya de Annaba. Le premier pôle affecté est Sonelgaz, dont les employés se sont distingués à leur tour, par une journée de protestation, observée devant le siège de la direction générale. Cette journée, notons-le vient en perspective d'une grève illimitée, au cas où les revendications des protestataires ne sont pas prises en charge, ont fait savoir les travailleurs de cette entreprise. Ce débrayage est, selon eux, un message adressé aux pouvoirs publics pour les inciter à repondre à leurs doléances. En effet, nos interlocuteurs ont fait état d'une série de revendications portant entres autres sur la révision du régime indemnitaire, les primes inhérentes au poste de travail, l'augmentation des salaires, des allocations familiales, et l'amélioration des conditions de travail, notamment le volet sécuritaire. Le dossier des oeuvres sociales n'a pas été omis par les contestataires qui exigent sa décentralisation au niveau de chaque unité relevant de la direction mère et qu'il y ait un syndicat des travailleurs et non pas de l'administration. Toutefois, l'on constate, tout de même, que le service minimum est assuré. Selon les grévistes, leur débrayage ne doit en aucun cas pénaliser les milliers d'abonnés. Mais cela ne signifie pas qu'ils peuvent céder. Par ailleurs, au complexe pétrochimique d'Asmidal, unité Somias, les employés de la maintenance industrielle sont entrés hier en grève illimitée. A l'origine de ce débrayage, une situation socioprofessionnelle catastrophique, comme l'ont qualifiée les travailleurs de cette entreprise, qui ont transmis une plate- forme de revendications au partenaire éspagnol. Les doléances des grévistes ont touché notamment, l'augmentation des salaires, la titularisation de l'ensemble des employés de l'unité de la maintenance industrielle de l'entreprise d'Asmidal. Ces travailleurs activent en tant que contractuels, depuis plus de 10 ans, et perçoivent un salaire allant entre 15.000 et 18.000 DA ont déclaré les grévistes. Autre revendication retenue par les contestataires, celle relative à la régularisation des heures de travail, qui ne correspond en aucun cas au salaire. Dans le même sillage, les employés de l'unité de maintenance industrielle expliquant l'importance de leur unité, et de l'entreprise en général, déplorent la situation qui prévaut dans cette entité économique. Ils estiment que le partenaire, outre l'exploitation des ressources humaines et les ressources industrielles de cette entreprise, n'a rien apporté de plus à l'économie nationale. Ils ont même été jusqu'à évoquer le bradage des richesses de l'Etat. Depuis l'entrée en vigueur du contrat de partenariat entre l'Algérie et le partenaire espagnol, aucun bénéfice n'a été enregistré. «Nous travaillons H24, et nous connaissons le taux de production. Le partenaire prétend que la crise financière mondiale est à l'origine de la baisse des ventes. Si c'est le cas, où va notre production?», a déclaré M.F., cadre dans l'entreprise. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar, cette autre entité économique, semble renouer à son tour, avec les perturbations et les crises, entre administration, travailleurs et syndicat. Ainsi, des travailleurs de l'entreprise ArcelorMittal sont entrés en grève de la faim, pour contester la décision de l'administration de l'entreprise, portant licenciement de 8 cadres. Contestant la suspension de leurs collègues, les travailleurs de l'entreprise, en signe de solidarité, ont dénoncé la décision de l'administration, restée irrévocable, en dépit des tentatives du bureau du syndicat, L'échec du syndicat, est aussi un autre élément de perturbation au sein du complexe, mettant le SG, Smaïn Kouadria dans le collimateur et l'accusant de complicité avec l'administration de l'entreprise. Selon des informations recueillies auprès des travailleurs, des éléments intrus, profitant de la situation conflictuelle, auraient infiltré les rangs des employés, pour faire monter le ton de la contestation, et perturber une fois de plus le complexe. «Nous avons remarqué la présence de personnes étrangères à l'usine, qui incitaient les contestataires à se révolter contre le bureau syndical, l'accusant d'être incapable de protéger les intérêts, des travailleurs, encore moins leurs postes...», nous a déclaré Djelloul, en ajoutant: «Nous savons qu'ils sont manipulés par les éléments de l'ancien syndicat». Pour l'heure, les conflits entre administration, travailleurs et syndicat, n'ont pas trouvé leur dénouement. Sans la réintégration des 8 cadres suspendus, la paralysie générale du complexe n'est pas à écarter.