Qui a intérêt à ce que l'Algérie s'embrase et renoue avec les attentats terroristes? Ce que l'Algérie craignait depuis longtemps est arrivé. Depuis l'éclatement du conflit libyen, elle fait face à un risque sécuritaire majeur provenant de ce pays. Pour le moment, l'Algérie est seule à traquer les terroristes d'Al Qaîda tout au long de ses frontières avec le Niger et le Mali. L'implication du Qatar dans le conflit libyen complique davantage la situation. Il serait naïf de croire que cet Emirat agit seul et dans le seul but de renverser El Gueddafi par tous les moyens. Il convient de noter, également, que ce pays est le berceau d'Al Jazeera, cette chaîne de télévision qui a toujours été la boîte postale de Ben Laden. Intransigeante quand il s'agit du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, l'Algérie se trouve condamnée, malgré elle, à mobiliser de considérables ressources humaines et matérielles pour préserver son intégrité territoriale, menacée à ses frontières qui s'étendent sur plus de 900 km. «Et si le prix de la mise à l'écart d'El Gueddafi serait la remise sur pied et le renforcement d'Al Qaîda en Algérie?», s'interrogent avec insistance des sources sécuritaires algériennes très au fait du dossier. «L'implication d'Al Qaîda dans le conflit est prouvée chaque jour», a déclaré le porte-parole du régime libyen. Tenir en compte cette déclaration ne doit pas être considéré comme un appui de l'Algérie au régime d'El Gueddafi. Pourtant, des dirigeants de la rébellion libyenne n'ont pas hésité à le suggérer de différentes façons en médiatisant avec malveillance une prétendue collusion entre Alger et Tripoli. Qui a intérêt à ce que l'Algérie s'embrase et renoue avec les attentats terroristes? Ceux qui lui reprochent de ne pas aider directement la rébellion anti-Gueddafi? La recrudescence des attentats terroristes en Algérie ces derniers jours, ne doit-elle pas interpeller la communauté internationale sur des risques plus graves et dont les retombées se répercuteront de l'autre côté de la Méditerranée? «Abdelhakim Al Hasadi, un dirigeant très connu d'Al Qaïda a quitté Benghazi, fief de l'insurrection, vers la ville de Mesrata, à bord d'un bateau en compagnie de 25 combattants bien entraînés», a affirmé le porte-parole du régime libyen. Un dirigeant terroriste connu des services de sécurité à travers le monde qui circule librement en pleine Méditerranée au vu et au su des forces de la coalition! Selon le même responsable, «un membre du groupe islamique libyen et d'Al Qaîda s'occupe actuellement de l'entraînement de quelque 200 djihadistes dans un camp près de Benghazi». Des informations qui, curieusement ne suscitent aucune réaction de la part des coalisés. Après avoir échoué dans ses tantatives de déstabiliser l'Algérie à partir des frontières sud, Al Qaîda vient de trouver dans le chaos qui prévaut aujourd'hui en Libye, un terreau pour réinvestir le territoire algérien à l'ombre d'un conflit qui n'a livré aucun de ses secrets. L'Algérie fait face à un vrai complot et ce n'est pas une vue de l'esprit. Les concepteurs de cette machination se trouvent à l'étranger et à l'intérieur du pays et parmi eux, figurent des cercles qui ont un énorme intérêt à ce que l'Armée algérienne soit déviée de l'objectif de professionnalisation. La recrudescence des actions terroriste à Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira en dit long sur cette conspiration.