Les cours de l'or noir, qui ont chuté de plus de 16 dollars en l'espace d'une semaine, ont terminé la semaine à 97,18 dollars à New York. Une petite alerte pour l'économie algérienne qui dépend à quelque 98% des recettes engrangées grâce à ses exportations en hydrocarbures. Alors que le débat est engagé sur les répercussions qu'auront les augmentations de salaires...et les subventions des produits de première nécessité pour calmer le front social, les cours de l'or noir, qui constituent l'épine dorsale ainsi que le baromètre de l'économie nationale, ont chuté de plus de 16 dollars en l'espace d'une semaine pour terminer à 97,18 dollars à New York. Un prix jugé encore confortable à condition que la dégringolade soit enrayée assez rapidement. Les prévisions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ne sont-elles cependant pas contrariées? La réponse est positive si l'on prend au pied de la lettre la dernière déclaration du secrétaire général de l'Opep. «Les cours ne tomberont pas sous les 100 dollars durant le restant de l'année 2011», avait déclaré le 19 avril 2011 le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) Abdallah Al-Badri, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion d'une manifestation consacrée au pétrole et au gaz. Le baril en a décidé autrement sous la pression, il est vrai, d'événements aussi spectaculaires qu'inattendus à l'instar de la mort annoncée du leader d'Al Qaîda par les autorités américaines. La dégringolade des cours de l'or noir s'est aussitôt amorcée. Dès que l'information a été divulguée, les prix du pétrole se sont repliés de plus de trois dollars. L'hémorragie n'a pu être maîtrisée puisque jeudi dernier les prix ont connu une baisse brutale de près de 10 dollars pour descendre sous la barre des 100 dollars pour la première fois depuis le 16 mars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en juin avait terminé à 99,80 dollars, soit une dégringolade de 9,44 dollars par rapport à la veille. Quelle est la cause de ce plongeon? La publication des mauvais chiffres du chômage enregistrés aux Etats-Unis auraient déprimé le marché pétrolier. «Les inquiétudes pour l'économie, qui paralysent vraiment le marché, ont été renforcées par une envolée des demandes hebdomadaires d'allocations chômage», a fait remarquer John Kilduff, d'Again Capital. 474.000 nouvelles inscriptions ont été recensées aux USA durant la dernière semaine du mois d'avril 2011 après quatre mois de baisse. «Malgré des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendus... les faibles indicateurs économiques de cette semaine ont vraiment coupé l'élan du marché...Les chiffres mensuels de l'emploi ont été meilleurs qu'attendu en termes de création d'emplois, mais la hausse du taux de chômage n'est à l'évidence pas une bonne chose», a expliqué Matt Smith, de Summit Energy. Vendredi, le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en juin, a accentué son repli pour clôturer la semaine à 97,18 dollars. Une perte de 2,62 dollars par rapport à jeudi. La casse pourrait cependant être circonscrite selon certains experts - et non des moindres - du marché de l'or noir. «La chute d'hier a certainement retiré une large portion de la prime de risque qui, selon nous, était incluse dans les prix du pétrole, ce qui suggère qu'une poursuite du repli pourrait être limitée à partir de ces niveaux», ont conclu les analystes de Goldman Sachs. Une situation qui demeure confuse et incertaine et qui met l'économie nationale sous pression... La cote d'alerte n'a pourtant pas encore été atteinte pour les pays producteurs de pétrole dont l'Algérie. «Le niveau actuel est meilleur que lorsqu'il était à 40 et 50 dollars, mais ce serait meilleur et raisonnable s'il était à 90..., voire 100 dollars le baril», avait indiqué Youcef Yousfi, en marge d'une conférence de presse qu'il avait tenue à l'occasion des 50 ans de la création de l'Opep. La marge de manoeuvre est malgré tout ténue. En effet, la conjoncture économique mondiale et le contexte géopolitique ne présentent pas de signes favorables à court terme.