En marge de sa visite à Bruxelles, le Président de la République s'est entretenu avec le SG de l'OTAN. Cette rencontre entre le Président Bouteflika et le secrétaire général de l'OTAN est la seconde du genre après celle de l'année dernière qui a été le prélude d'une mutation profonde de la diplomatie algérienne. Elle a eu lieu après la cérémonie officielle d'accueil de la délégation algérienne suivie du déjeuner du Président avec le roi Albert II. Mais auparavant, lors de sa rencontre avec le maire de Bruxelles, ce dernier lui a témoigné son admiration «à l'égard d'un grand pays» en rappelant les liens qui rassemblent les deux peuples, notamment l'histoire et la langue. La visite du Président de la République - la seconde depuis son investiture - intervient dans une conjoncture particulière. Au-delà des rapports de partenariat, elle prend une dimension internationale. En raison des bouleversements qui ont suivi le 11 septembre et les transformations qu'a connues la planète tout entière, l'Algérie est devenue incontournable sur les questions qui ont une relation avec la lutte antiterroriste. Les Etats-Unis et leur principal allié l'Union européenne sont préoccupés par le devenir de la paix dans le bassin méditerranéen. D'où ce rapprochement tangible de part et d'autre parce qu'il se trouve que l'Algérie, de par sa position stratégique aux portes de l'Afrique et de la crise grave qu'elle a traversée ces dernières années, a des solutions à proposer. En matière de lutte antiterroriste, l'Algérie a souffert des aléas du terrorisme sans l'aide de personne. Elle a ainsi bénéficié d'une expérience dont peu de pays disposent. La décision d'échanges entre la Gendarmerie nationale et l'Institut belge de criminologie s'insère dans ce cadre ainsi que les conciliabules ave le SG de l'OTAN. En contrepartie l'Algérie, qui vient de signer un accord de partenariat avec l'UE, a besoin de soutien pour entrer de plain-pied dans l'économie de marché avec ses potentialités énormes qui sont en état d'hibernation. En prenant un raccourci, on peut dire que l'Algérie troque son expérience pour rattraper le temps perdu. Car il faut dire que pendant que les autres avançaient, l'Algérie s'était enfoncée dans une crise interne très complexe. Cette crise n'est pas passée sans lui donner une certaine immunité et une expérience dont les autres ont besoin. Mais, par ailleurs, l'Algérie est appelée à coordonner pour éradiquer le terrorisme sur son propre territoire pour stopper son extension sur la partie nord de l'Afrique. Ainsi la décision américaine de doter les forces de sécurité algériennes d'armes adéquates à la lutte antiterroriste explique cette préoccupation. L'Algérie est devenue à ce titre incontournable pour tout ce qui a trait à la lutte antiterroriste dans le monde. Elle a une expérience à donner et des leçons à apprendre aussi parce que les méthodes diffèrent d'un pays à un autre.