Sidi Aïch, sortie d'Ighzer Amokrane, El-Kseur et Takerietz sont les principaux points de blocage. Poursuivant son programme d'actions arrêté lors du conclave de Semaoun en soutien aux délégués grévistes, la coordination intercommunale de Béjaïa a procédé à la fermeture des axes routiers menant vers la capitale de la Soummam, Béjaïa. En effet, la Nationale 26 était la plus touchée par cette action radicale qui, rappelons-le, n'avait pas eu le consensus lors de sa proposition en plénière. Malgré son rejet par certaines coordinations, d'autres l'ont retenue et l'ont donc appliquée hier. La RN 26 a été fermée en plusieurs endroits sur initiative des coordinations de localités situées sur les rives de la Soummam. Sidi Aïch, sortie d'Ighzer Amokrane, El-Kseur et Takerietz sont les principaux poins de blocage. Des dizaines de manifestants, en majorité des jeunes, ont dressé des barricades sur l'axe routier empêchant la circulation automobile dans les deux sens, provoquant, par la même occasion, une paralysie totale de la circulation routière. Les Nationales 9 et 12 étaient toujours ouvertes. Cette nouvelle forme de contestation semble, a priori, être la suite logique de ce qui avait prévalu mercredi dernier à l'issue des actions synchronisées. Les dérapages survenus alors témoignaient déjà de cette tendance radicalisante qui prend encore une fois le dessus sur la voie de la sagesse. Si au sein de l'opinion, on ne trouve rien à dire, sur les objectifs assignés aux actions, il n'en demeure pas moins que la démarche suivie pour leur concrétisation n'obtient plus l'adhésion des masses. Le cycle infernal de marches, meetings, grèves et blocage de route dénote «une monotonie qui touche de plein fouet les animateurs des ârchs», soutiennent plusieurs observateurs en expliquant l'origine de la «démobilisation citoyenne». Concernant l'appel à la grève illimitée décrétée par la Cadc, elle n'a pas connu de suivi. Hormis la localtié de Takerietz qui a vu ses commerces baisser rideau, le reste des localités de la Basse Kabylie ont connu une activité normale. Par ailleurs, la coordination de la ville d'Akbou, absente lors des manifestations synchronisées du 2 janvier 2003, passera à l'action dès aujourd'hui à travers une marche populaire dans la ville. Cette action sera, dit-on, appuyée par une grève de trois heures, le temps du déroulement de la manifestation. Des échanges d'hostilités entre les manifestants et les services de sécurité ont eu lieu à la suite de l'intervention de ces derniers pour libérer les axes routiers. A El-Kseur, la police a réussi, dans un premier temps, à repousser les manifestants qui sont revenus à la charge après un moment de repli. Le même scénario a été signalé à Takerietz où le face-à-face était des plus violents. Au sein de l'opinion, l'interrogation est de mise quant à la durée de ces actions pénalisant beaucoup plus la population que le pouvoir.