Les interventions ne se seront, dans l'ensemble, caractérisées par aucune originalité de substance ou de forme. Les interventions qui ont marqué le débat parlementaire sur cette réédition à peine revue et corrigée du programme du gouvernement ne se seront, dans l'ensemble, distinguées par aucune originalité de substance ou de forme. Et on aura eu droit à la querelle récurrente et non moins byzantine sur le temps imparti à telle ou telle formation. On aura entendu, à ce propos, une mise au point, sur le ton badin, du président de l'Assemblée nationale sur ses statut et qualité en ces lieux. Il y aura eu, enfin, cette confusion, encore habituelle, entre le verbiage et la rhétorique que n'aura même pas atténuée le contexte d'amertume dans lequel se tiennent ces assisses. En ce qui concerne le fond, quelques points méritent tout de même d'être relevés et mis à l'actif de cette session, le premier et le plus important étant sans conteste le rappel de l'impérieuse nécessité d'examiner, avec le sérieux et la détermination qu'il requiert, le lourd dossier de la crise en Kabylie. Dans la foulée de la déclaration de politique générale du Chef du gouvernement, il semble qu'un consensus se soit réalisé autour de l'idée de réunir les conditions d'un dialogue, la question portant à présent sur la fixation d'échéances précises. Le second point porte, comme on pouvait s'y attendre, sur le problème, aussi épineux que résolument actuel, de l'anathème quasi général jeté sur les élus locaux. La levée de boucliers des députés équivaut à un sévère désaveu de la politique mise en actes dans ce domaine par le ministre de l'Intérieur. Solidarité d'élus du peuple, certes, mais surtout élément de la modification des rapports entre le parti de la majorité et le président de la République créée par l'éviction du précédent Chef du gouvernement. On retiendra, enfin, la préoccupation fortement exprimée par les députés au sujet des grands projets de réformes lancés pour la plupart dès la venue de M. Bouteflika au pouvoir et qui sont demeurés à l'état de textes. S'il n'est personne aujourd'hui pour imaginer des objections parlementaires majeures au programme du gouvernement, il faudra attendre les réponses du chef de ce dernier pour hasarder des pronostics sur ce qu'il convient d'en espérer. M. A.