La pénurie d'assiettes foncières connaît son paroxysme dans la ville d'Oran et dans bien d'autres communes qui vivent une pression urbaine de plus en plus forte. Le secteur de l'habitat dans la wilaya d'Oran connaît un véritable boom, depuis près de 10 ans, géré qu'il est, au pas de charge, par les autorités locales qui viennent récemment de faire le point au siège de la wilaya sur les prévisions de livraison de logements. Il faut dire que la promesse présidentielle, d'aller vers le million de logements pour 2009, sonne comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des walis et des Dlep qui, d'ici la fin de l'année, devront claironner avoir atteint leurs objectifs. Oran, où le déficit en matière de logements a pesé pendant 30 ans sur l'ensemble de la population créant un profond malaise social toujours vivace, se retrouve aujourd'hui parmi les wilayas ayant bénéficié de programmes de réalisation des plus importants. En effet, deux plans quinquennaux sont passés, sans pour autant que les projets inscrit soient totalement achevés. Ainsi pour le plan quinquennal de 2000 /2004 , au terme duquel devait être construit 15 271 logements, en 2008, l'on apprend que seulement 12 461 ont été achevés, le reste, soit 2 777 logements sont toujours en cours de réalisation ! Le second plan quinquennal est, nous dit- on mieux maîtrisé, puisque les objectifs devraient être atteints d'ici début 2009. Pour ce programme, la wilaya avait encore bénéficié de l'inscription de 26 030 logements dont 20 000 LSP et 5 000 sociaux locatifs. Mais derrière les chiffres se cachent des situations pas aussi claires puisque des contraintes liées à la défaillance des entreprises de réalisation, les permis de construire qui sont en instance parfois depuis des années, des litiges fonciers, etc… font que bien des chantiers n'ont tout simplement pas encore démarré. Et c'est probablement ce dernier point qui constitue l'un des freins les plus importants pour le secteur de l'habitat. La pénurie d'assiettes foncières connaît son paroxysme dans la ville d' Oran et dans bien d'autres communes qui vivent une pression urbaine de plus en plus forte. Passé la période, où l'on a “détourné et mangé les terres agricoles” ceinturant Oran pour y ériger les coopératives immobilières de nos “apparatchiks” à nous Algériens. Passé la recherche et l'affectation de terrains résiduels en milieu urbain à des promotions immobilières haut de gamme, ou encore de la politique de densification décriée par les citoyens… aujourd'hui, c'est presque la crise, la vraie pénurie qui est un casse-tête pour les pouvoirs locaux qui sont une fois de plus tenus de gérer dans l'urgence. Car la wilaya d' Oran a, d'ores et déjà, demandé au ministère de l'Habitat l'inscription de 30 000 logements supplémentaires pour le prochain programme quinquennal 2009 /2012 , et le wali de lancer aux élus locaux à ce sujet : “il faut me trouver des terrains ! Il faut élaborer vos POS car où allons-nous construire ces logements ?” Du coup, celui-ci rappelle aux P/APC que la loi leur interdit de vendre des terrains, et que les demandes de coopératives immobilières ne peuvent plus être satisfaites. En plus de cela, il y a encore les programmes complémentaires obtenus par la wilaya pour faire face à l'habitat précaire ; Oran qui tombe en ruines a un besoin de 8 000 logements en tout inscrits en plusieurs tranches depuis 2006 et cela pour pouvoir reloger les familles qui doivent quitter leurs habitations en ruines. Dès lors, il semble que dans l'avenir les Oranais ayant besoin d'un logement, seront “expulsés” à plusieurs kilomètres d' Oran pour vivre dans des cités-dortoirs alors que leurs lieux de travail restent toujours sur Oran. Et là, il faudra bien reparler dans ces zones des besoins en matière de transport, d' éducation, de santé, etc…. DJAMILA LOUKIL